Le premier pilier traduit l'attachement aux constantes immuables de la Nation marocaine, dont le souverain a la charge d'assurer la pérennité et la continuité dans le cadre d'un Etat musulman où le roi, Amir Al Mouminine, assure la protection de la foi et des fidèles, et le libre exercice des cultes.

Le deuxième pilier traduit la volonté de conforter et de consacrer les attributs et les mécanismes qu'induit le caractère parlementaire du régime politique marocain.

A cet égard, la séparation des pouvoirs et la clarification de leurs compétences respectives, apparaissent, entre autres indices saillants, à travers la décision de scinder l'article 19 de la Constitution actuelle, qui se décline désormais, en deux articles distincts.

Un article indépendant porte sur les attributions exclusives du roi, Amir Al Mouminine, président du Conseil Supérieur des Ouléma, lequel a été érigé en institution constitutionnelle.

Un autre article définit le statut du roi, en tant que chef de l'Etat, son représentant suprême, symbole de l'unité de la Nation, garant de la pérennité et de la continuité de l'Etat, de l'indépendance, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du royaume, guide éclairé, et arbitre suprême qui, transcendant toute appartenance politique ou autre veille à la préservation des choix démocratiques de la Nation, et à la bonne marche de ses institutions constitutionnelles.

La nouvelle Constitution se caractérise aussi par plusieurs particularités, à savoir la consécration constitutionnelle de la monarchie citoyenne et du roi citoyen, et ce à travers une disposition stipulant l'inviolabilité de la personne du roi, un amendement portant l'âge de la majorité du roi à 18 ans et le transfert de la présidence du Conseil de régence au président de la Cour constitutionnelle.

La nouvelle Constitution prévoit aussi la constitutionnalisation de l'Amazighe comme langue officielle du Maroc, au côté de la langue arabe, ainsi que la constitutionnalisation de tous les droits de l'Homme tels qu'ils sont reconnus universellement. De même qu'il sera question de l'émergence démocratique du Pouvoir exécutif sous la conduite du Chef de gouvernement.

"A cet égard, le statut constitutionnel du Premier Ministre sera élevé à celui de chef de gouvernement. Il en est de même de l'Exécutif qui sera désigné au sein du parti arrivé en tête des élections de la Chambre des Représentants, marquant ainsi l'émergence d'un gouvernement issu du suffrage universel direct", a précisé le roi du Maroc.

Ainsi, le chef de gouvernement a désormais compétence pour nommer, par décret, aux postes civils, conformément à une loi organique qui fixe la liste de ces postes et les critères d'accès aux fonctions publiques sur la base des principes de méritocratie, de transparence et d'égalité des chances pour tous les Marocains.

Le roi, sur proposition du chef de gouvernement et à l'initiative des ministres concernés, exerce le pouvoir de nomination, en Conseil de Ministres, dans certaines hautes fonctions publiques, telles celles de wali, gouverneur, ambassadeur et des responsables des administrations de la sécurité intérieure et des institutions nationales stratégiques, étant entendu que la nomination à des postes militaires demeure de la compétence exclusive et régalienne du roi, chef suprême, chef d'état-major général des forces armées royales.

Le projet confère, en outre, au chef de gouvernement, le pouvoir de dissoudre la Chambre des représentants et consacre le principe de sa consultation par le Roi, avant la déclaration de l'état d'exception et la dissolution du parlement.

Il définit les normes régissant chaque cas, afin de garantir la séparation des pouvoirs, l'équilibre et la coopération entre eux.