Ghardaïa: Un calme précaire après l'intervention de la gendarmerie
Par Mounir Kechar, dimanche 29 décembre 2013 à 08:03 :: Algérie :: #5502 :: rss
Calme précaire à Ghardaïa. La ville continue de retenir son souffle après plusieurs jours de violence. L’intervention de la gendarmerie a permis de ramener le calme mais les habitants vivent dans la peur de la reprise des affrontements.
Par: Nawal Imès
Les habitants de Ghardaïa, principalement ceux des quartiers mitoyens avec celui dit des Juifs, ont vécu une nuit plutôt calme. Un calme «prudent», commente Mosbah Hammou, membre du FFS. Il évoque cinq nuits d’horreur pendant lesquelles la ville a frôlé la guerre civile. Depuis hier, les affrontements ont cessé après l’intervention de la gendarmerie. Les escadrons de police dépêchés dans la ville n’avaient pas réussi à ramener le calme.
Pire encore, leur intervention est au cœur d’une polémique qui enfle au niveau de la vallée du M’zab.
Les policiers sont en effet accusés de prendre partie contre les Mozabites et d’encourager leur agression. Des vidéos montrant des personnes portant des cocktails Molotov et s’apprêtant à attaquer des Mozabites et protégées par des CRS ont mis le feu aux poudres.
Mosbah Hammou affirme que cela faisait au moins deux mois qu’il attirait l’attention des autorités locales sur des risques d’affrontements. Formel, il accuse des parties de vouloir attiser le feu et de monter des communautés, vivant en très bonne intelligence depuis des années, l’une contre l’autre.
Un problème, dit-il, totalement préfabriqué. Il pointe également du doigt le arch de Béni Merzoug qui a élu domicile dans l’ancien quartier juif et qui, dit-il, est à l’origine de beaucoup de manipulations.
Des jeunes issus de cette communauté avaient bloqué les artères principales de la ville durant trois jours consécutifs sans qu’aucune mesure soit prise à leur encontre. S’en sont suivis des affrontements pendant plusieurs jours. Des magasins ont été saccagés, des violations de domiciles ont été enregistrées. La quasi-totalité des commerces a dû fermer, créant une tension sur les aliments de première nécessité.
Le calme précaire qui y règne depuis deux jours ne rassure pas pour autant les habitants de la ville qui craignent que la spirale de la violence ne reprenne.
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