Le secrétaire général a émis ces remarques peu après que le groupe islamique malien Ansar Din eut détruit samedi plusieurs mausolées musulmans à Tombouctou, des bâtiments inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1988, selon un communiqué publié par son porte-parole.

"Le secrétaire général est préoccupé par la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans le nord du Mali, et par les rapports selon lesquels les mausolées de Sidi Mahmoud, de Sidi Moctar et d'Alpha Moya, dans l'ancienne ville de Tombouctou, ont été détruits", a indiqué le communiqué.

"De telles attaques contre des sites du patrimoine culturel mondial sont totalement injustifiables", selon le communiqué.

Il y a juste quelques jours, l'UNESCO a inscrit Tombouctou sur la liste des sites du patrimoine mondial en danger, craignant que les monuments et reliques culturelles ne soient endommagés à la suite du coup d'Etat qui a renversé le gouvernement malien en mars dernier.

Les autorités maliennes ont demandé à l'UNESCO de placer Tombouctou sur la liste des sites du patrimoine en danger depuis que le mouvement islamiste Ansar Din et d'autres groupes rebelles séparatistes ont pris en avril le contrôle de la partie nord de cet Etat de l'Afrique de l'ouest. L'UNESCO a accepté la demande du Mali la semaine dernière.

Au cours de sa 12e session en décembre 1988, le Comité du patrimoine mondial a choisi plusieurs parties du centre historique de Tombouctou, et les a inscrites sur la liste du patrimoine mondial. Cette inscription au patrimoine mondial s'est appuyée sur trois critères, dont l'influence historique de la ville dans la propagation rapide de l'Islam en Afrique, et l'architecture de ses mosquées.

Tombouctou, avec 54 000 habitants, est la capitale de la région de Tombouctou.

Après le coup d'Etat au Mali, Tombouctou a été capturée par les rebelles touaregs et par les islamistes d'Ansar Din début avril.

"Le secrétaire général réitère son soutien aux efforts déployés par la Communauté économique des Etats de l'Afrique (CEDEAO), l'Union africaine (UA) et les pays de la région pour aider le gouvernement et le peuple du Mali à résoudre la crise actuelle par le dialogue", a déclaré le communiqué. .

Irina Bokova, directrice générale de l'UNESCO, a déclaré qu'il n'y avait "aucune justification pour une telle destruction délibérée", et a appelé toutes les parties engagées dans le conflit à "faire cesser ces actes terribles et irréversibles".