Dix-huit mois après avoir quitté Pékin, le grand cirque olympique va planter sa tente pour une nouvelle représentation à partir de vendredi soir à Vancouver. Bâtie sur les rives du Pacifique, accolée à la chaîne de montagnes des Rocheuses, cette métropole multiculturelle qui abrite une grande diaspora asiatique va faire renouer le Canada avec les JO d'hiver, vingt-deux ans après Calgary. Loin du gigantisme de Pékin, les organisateurs promettent une cérémonie d'ouverture (18h00 locales, 3h00 heure française) plus intimiste, avec un accent mis sur la diversité du pays et les cultures autochtones. Soit une façon de désamorcer les critiques des militants sociaux et Amérindiens qui pointent du doigt le budget de l'événement (1,08 milliard d'euros) et annoncent des manifestations pendant la cérémonie. 82 délégations, 86 titres olympiques en jeu

S'ils n'ont pas encore l'ampleur des Jeux d'été, ces XXIe JO d'hiver poursuivent leur ouverture : 82 délégations (dont le Ghana et le îles Caïmans) et 2 762 athlètes, deux chiffres records, participeront aux 86 épreuves au programme de la quinzaine. Attentif à la concurrence des X-Games de plus en plus populaires, le CIO a également ajouté au programme une nouvelle discipline, le ski-cross. La place croissante du ski freestyle et du snowboard ne devrait pas remettre en cause la hiérarchie sportive : le Canada espère récolter les fruits de son programme A nous les podiums pour enfin décrocher une médaille d'or à domicile et se hisser parmi les nations fortes avec l'Allemagne, la Norvège et les Etats-Unis. Vonn et Björndalen en vedettes ? Ole Einar Bjoerndalen est ambitieux à Vancouver

Ces puissantes délégations devraient d'ailleurs offrir les héros des JO : la skieuse américaine Lindsey Vonn détient le ski et la confiance pour effectuer une razzia dans les épreuves alpines alors que le biathlète norvégien Ole Einar Björndalen (5 titres) pourrait rejoindre voire dépasser le fondeur Bjorn Daehlie, athlète le plus titré des Jeux d'hiver (8 médailles d'or). Onzième nation il y a quatre ans à Turin (9 médailles), l'équipe de France arrive avec assez de bons résultats pendant l'hiver pour améliorer son total. Le ski alpin et les épreuves nordiques (ski de fond, combiné) restent des épreuves clés pour les performances nationales mais le snowboardcross et le skicross pourraient offrir de belles émotions aux supporters français. Si la météo le permet... La météo en trouble-fête

Les organisateurs ne l'ont sûrement pas fait exprès mais en choisissant d'installer pour la première fois la cérémonie d'ouverture dans un stade couvert (le BC Place Stadium), ils empêcheront les 60 000 spectateurs présents de regarder le ciel. L'incertitude météo dans une région soumise aux influences océaniques est devenue l'un des derniers problèmes d'une organisation saluée par ailleurs pour la qualité des villages olympiques ou ses efforts écologiques. Las, l'hiver anormalement doux a laissé Cypress Mountain, site du freestyle, sans neige, entraînant déjà des reports d'entraînement et un balai d'hélicoptères et de camions pour aménager les parcours. A 100 km de là, à Whistler, l'humidité ambiante plonge les pistes de ski alpin dans le brouillard. Heureusement, la vasque olympique sera plantée au bord de l'eau, dans la baie de Vancouver.