Ahmed Ouyahia« Il n’y aura pas de chantage sur la République, on n’attendra point les statuts qui n’arrivent pas à voir le jour. Nous allons passer immédiatement à la seconde phase qui est la révision du régime indemnitaire, ainsi nous n’aurons pas à pénaliser les fonctionnaires », a soutenu Ouyahia. Pourtant, il y a juste quelques mois, le gouvernement s’y est opposé à cette revendication chère aux syndicats autonomes de la Fonction publique. Toutefois, au passage, Ouyahia n’a pas omis de tirer à boulets rouges sur les hospitalo-universitaires en lançant à leur adresse : « C’est bien beau de revendiquer, mais il faudrait que vous soyez omniprésents dans le secteur public au lieu d’aller chez le privé », a-t-il soutenu. Par ailleurs, et sur un ton menaçant, le chef de l’Exécutif a promis d’appliquer la loi contre les casseurs et tout les manifestants qui optent pour la destruction des bien publics. « en coupant la route et en brûlant une administration et des entreprises publiques, les manifestants pénaliseront des centaines d’autres citoyens qui n’ont commis aucun crime. De ce fait, nous serons sévères avec eux et la loi sera appliquée dans toute sa dimension », menace le chef de l’Exécutif. Ceci amènera Ouyahia à évoquer la question des jeunes, du chômage et de la création d’emplois.

S’agissant de ce dernier point, le Premier ministre a rappelé que dans le cadre du dispositif de soutien à l’intégration professionnelle, il y a eu la création de 300 000 emplois, depuis juin 2008 à mai 2009, au profit des jeunes, ce qui signifie, a-t-il dit en réponse aux députés qui l’ont interpellé, que l’annonce faite au sujet de la capacité de ce dispositif à recruter 400 000 personnes par an n’était pas « exagérée » et largement concrétisable. Ouyahia ne donne pas de plus de détails. Il a passé toutefois en revue les différentes mesures menées par le gouvernement dans la lutte contre le chômage qui a atteint « un taux de 11% » et qui s’aggrave par l’arrivée chaque année de 400 000 jeunes en âge de travailler. En dévalorisant le travail du maçon et du simple ouvrier, M. Ouyahia dit être aspiré à créer des emplois dans des secteurs plus performants. Tout en avouant que la création de 300 000 et 500 000 emplois nouveaux dans la Fonction publique est un enjeu difficile, Ouyahia estime que les mesures mises en place par l’Etat dans le cadre de la création de l’emploi traduisent le souci de l’Etat envers les citoyens, dès les premiers paliers de la scolarité jusqu’au marché du travail.

Le Premier ministre a évoqué, en outre, les mesures de soutien des jeunes à l’effet de les aider à créer leur propre activité telles l’attribution d’une partie du foncier à cette catégorie dans les zones industrielles actuelles et futures et la constitution d’un fonds de soutien à l’investissement des jeunes au niveau de chaque wilaya, une mesure qui entrera en vigueur cette année, outre le Fonds national de garantie dont le montant dépassera cette année les 50 milliards de dinars. En guise de réponse aux questions des députés du PT, quant aux menaces qui pèsent sur la Caisse nationale des retraites, Ouyahia a rassuré cette frange de la population sur la bonne santé de la caisse. « La Caisse nationale des retraites n’est pas en danger et sera prise en charge d’ici jusqu’à 30 ans. La Caisse nationale d’assurance sociale se porte également bien. Le système de sécurité est basé en Algérie sur la solidarité et nous ne sommes pas prêts à rompre cette chaîne », a tenu à rassurer Ouyahia. Par ailleurs, notons que le plan d’action du gouvernement a été adopté hier par les députés. Les partis de l’Alliance, le FNA et les indépendants ont voté pour, le PT et Ennahda se sont abstenus et le RCD a voté contre.