Les attaques du 11 septembre 2001 représentent un point décisif dans le changement de la vision des Etats-Unis et de l’Europe vis-à-vis des avertissements et mises en garde de l’Algérie contre le caractère international du terrorisme, depuis le début des années 90. La coopération sécuritaire entre l’Algérie et la Grande Bretagne, à titre d’exemple, a enregistré des développements importants, après les attentats terroristes de NewYork et de Washington. Les Anglais sont devenus la cible de cellules terroristes qu’ils sous-estimaient, alors que les agents de la sécurité Britannique étaient au courant des activités des membres du Groupe Islamique Armé à Londres. Ceux-ci distribuaient des tracts dans les places publiques et mosquées dans lesquelles ils saluaient les attentats terroristes perpétrés en Algérie, à l’époque des GIA et du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat GSPC.

Le gouvernement Britannique s’est longuement caché derrière le refuge politique qu’il offrait aux membres des GIA sur son sol. Il ne s’attendait jamais à ce qu’il devienne un jour, un partenaire principal de l’Algérie dans le cadre de la lutte antiterroriste, au point d’arriver à coopérer et à soumettre une plateforme au Conseil de Sécurité pour l’adopter. Cette plateforme, pour rappel, incrimine le paiement des rançons aux terroristes ravisseurs d’otages.

Les attaques par explosifs qui ont été perpétrées, à Londres en 2005, étaient le point de revirement dans l’approche Britannique du discours de l’Algérie, qui a mis en garde contre le risque que représentent les cellules terroristes en Europe sur la sécurité Britannique.

L’Europe s’est contentée, dans le passé, d’une coopération limitée, se présentant dans l’échange de renseignements sur des terroristes et sur des suspects. Elle s’est convaincue ensuite que son adhésion sur le terrain, dans la lutte antiterroriste en Algérie, au Maghreb Arabe ainsi qu’au Sahel Africain serait une forme de protection pour elle contre tout danger potentiel de ce fléau.

Lors de la visite de son ministre de la Défense, en octobre dernier, l’Angleterre a clairement exprimé sa volonté de vendre à l’Algérie des armes servant dans la lutte antiterroriste. Elle lui a proposé la construction d’une base de données du matériel militaire. La France et l’Italie ont, de leur côté, signé des conventions avec l’Algérie, portant la commercialisation d’escadrons d’avions de chasse et toute sorte de matériel militaire. C’était alors un signal implicite de la levée de l’embargo sur les demandes d’achat d’armement déposées auprès des gouvernements de ces pays, depuis de longues années.

Pour leur part, les Etats-Unis d’Amérique tentent indirectement d’aider l’Algérie, dans sa guerre contre le terrorisme, en accordant des formations pour les militaires algériens. Elles ont, toutefois, des réserves concernant la vente à l’Algérie, d’armes servant dans la lutte antiterroriste. Les Américains ont découvert l’importance de la coopération sécuritaire avec l’Algérie à l’occasion de l’incident d’Ahmed Ressam, plutôt connu par « les attentats du millénaire »,( lors du passage de 1999 à l’an 2000), où elles ont demandé des renseignements sur Ressam et qu’une délégation judiciaire et sécuritaire américaine s’était rendue à Alger, pour une entrevue avec le prisonnier Abdelmadjid Dahmoune qui a planifié les attentats avec Ressam.

Les américains se sont assurés de la véracité des renseignements sécuritaires qui leur ont été accordés par l’Algérie, lorsqu’ils ont découvert les liens étroits qui existaient entre le GSPC et Al-Qaeda au Maghreb Islamique, à l’ère d’Al-Zarkaoui. Ils ont, notamment, découvert que Amara Saifi était en contact avec Al-Zawahiri. Il n’était, donc, pas surprenant que le ministre de la défense américain se rende en Algérie pour la première fois, comme il n’était également pas surprenant que des délégations militaires et de renseignement viennent en visite de plusieurs jours, en Algérie et on sait, dans ce cadre, plus de choses maintenant.