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L'Algérie a toutes les raisons de s'inquiéter pour sa sécurité, rien ne va plus chez les voisins tunisiens et surtout libyens depuis notamment ces dernières 48 heures.

La situation chaotique est d'autant plus une aubaine pour Ansar Al Charia et El Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar deux milices armées affiliées à Al Qaîda au Maghreb islamique.

Depuis un mois, la situation s'est dégradée d'une façon disproportionnée en Libye. C'est la guerre au sens propre du mot! La Libye a sombré dans une catastrophe guerrière dont la situation ne sera pas redressée de sitôt, vu l'ampleur des attaques enregistrées. Cette concordance ne sera pas sans suite sur l'Algérie, du fait que ce sont des milices salafistes qui contrôlent les frontières depuis le sol de la Libye.

Alger avait en début de l'année en cours mis en garde la Libye sur les risques d'une recrudescence des actes subversifs remettant au gouvernement libyen des photographies et des cartes, ainsi que des informations relatives à la propagation des groupes armés. Le geste de bonne foi proposé à la Libye ne semble pas avoir été pris à sa juste mesure. Cette assistance logistique algérienne pour le gouvernement libyen avait eu lieu lors de la visite du Premier ministre Abdelmalek Sellal à Tripoli, qui s'est concrétisée par la signature d'un protocole d'accord en matière de défense, la sécurité des frontières, la lutte contre la contrebande des armes et l'immigration clandestine, l'allégement des procédures de visa entre les deux pays, ainsi que la coopération financière et commerciale dans le domaine des transports.

Les milices armées bien installées sur le vaste territoire libyen, comptent des milliers de membres. 14 fractions ont la mainmise sur une importante zone frontalière en Libye. Les marchands de guerre qui ont mis la main sur l’énorme stock d'arme de l'armée libyenne de Kadhafi, activent dans le trafic d'armes sur la frontière algéro-libyenne, ce qui constitue une sérieuse inquiétude pour l'Algérie.

De sont coté, la Tunisie a déployé près de 3000 soldats au niveau des frontières tuniso-libyennes pour permettre un meilleur contrôle sur le terrain et d'affronter d'éventuelles incursions.

A noter que la mobilisation de l'Armée nationale populaire intervient au lendemain d'une tentative de kidnapping qui a ciblé la représentation diplomatique algérienne en Libye, dont l'ambassadeur et le consul général. Ce n'est pas la première fois que ces milices armées projettent de tels faits gravissimes. Mohamed Cheikhrouhou, ambassadeur de la Tunisie en Libye, a été kidnappé à Tripoli vendredi 21 mars 2014, par un groupe armé dont les membres avaient le visage voilé.

En septembre 2012, l'ambassadeur américain en Libye, Christopher Stevens, a quant à lui été tué suite à une attaque armée ayant pris pour cible le consulat US situé à Benghazi. Lors de cette attaque d'une rare violence similaire à celle qu'avait subie Mouammar Kadhafi.

En avril 2013, une camionnette piégée vise l'ambassade de France à Tripoli. Deux gendarmes français ont été blessés, dont un grièvement.

En janvier 2014, quatre fonctionnaires de l'ambassade d’Égypte ont été pris en otage, dont l'attaché culturel. Des sources confient à ce propos que d'autres ambassades, notamment celles des pays voisins de la Libye reçoivent régulièrement des menaces de mort et subissent des actes d'intimidation.