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Le 29 mai dernier, un Zurichois de 45 ans a été condamné à une peine avec sursis de 40 jours amendes à 100 francs suisses (environ 9 100 euros au total) pour avoir «aimé» un commentaire jugé diffamatoire sur Facebook. L'auteur dudit commentaire qualifiait Erwin Kessler, président de l'Association contre les «usines d'animaux» de «raciste» et d'«antisémite». Ce dernier a en effet été condamné en 1998 pour violation de la loi contre le racisme en raison de son engagement contre l'interdiction de l'abattage rituel.

Au cours d'un débat houleux entre défenseurs de la cause animale auquel il participait en ligne, l'homme avait apposé la mention «j'aime», proposée par Facebook à ses utilisateurs pour témoigner leur intérêt pour des publications précises, sur six commentaires, dont celui incriminé. Cette démarche a été jugée suffisante par le juge pour établir que l'homme «propageait un jugement de valeur en l'approuvant». «Un avis positif est lié à un "like"», a-t-il expliqué, rapporte le Tagesanzeiger.

Un jugement similaire avait déjà été rendu par le tribunal de Münchwilen au mois de février, dans une affaire impliquant également Erwin Kessler. Pour autant, ces condamnations ne devraient pas établir une jurisprudence systématique, selon Martin Steiger, avocat spécialiste des médias cité par le Tagesanzeiger. «Il existe en effet de la marge entre la signification d'un "like" et ce que veut dire son utilisateur», assure-t-il. Il rappelle également qu'Erwin Kessler «est connu pour vouloir réduire au silence tout débat sur sa personne, bien qu'il soit une personnalité publique», et que ces deux affaires pourraient donc faire figure d'exception en raison de la personnalité quelque peu procédurière du plaignant.