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Dans un contexte de crise économique, au moment où le ministre du transport et le patron de Air Algérie se sont fait montrer la porte pour l'achat de la vaisselle destinée pour la classe affaire de la compagnie aérienne; le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham, a provisoirement ré-autorisé lundi quatre concessionnaires à importer des véhicules neufs.

Dans le contexte général de la transparence de l'information, le ministère rappel que les notifications de décisions ne seront pas portées à la connaissance du public, Cela dit, il n'hésite pas à recommander aux médias d’éviter toute publication susceptible d'influencer l’opinion publique; Opinion que le ministre Ferhat Aït Ali Braham considère comme "secondaire" alors qu'il est question de l'argent public, au "détriment de véritables priorités de l’économie nationale et de l’intérêt général".

Toute cette opération représente un contre-poids à la flambée des prix des voitures d’occasion, à la rareté des pièces de rechange et au ras-le-bol général de la population. Comme le disait l'ex-premier ministre Ahmed Ouyahia, la paix sociale n'a pas de prix.

Cette décision vient au moment où les prix du pétrole qui fournissent 95 % des devises du pays, n'en finissent plus de dégringoler. Avec la forte baisse de 40 % des recettes en devises, sans oublier la facture surprise qui nous attend de la situation globale causée par la pandémie de la COVID-19; M. Ferhat Aït Ali Braham n'hésite pas à signer. Sous un silence digne des films d'espionnage, le ministre s'est félicité d'être l'acteur de la bonne gestion qui a fait que le pays ait économisé 3,5 milliards de US$, enveloppe des importations prévues pour l'année 2020. Bien entendu le seul facteur du ralentissement économique, non seulement à l'échelle nationale mais aussi internationale, c'est la COVID-19.

Mais l'époque Abdeslam Bouchouareb n'est pas si lointaine! Alors que les importations de véhicules avaient atteint un pic historique en 2012 avec 605.000 unités; Cet ex-ministre de l’Industrie et des mines de 2014 à 2017, a perçu 7 millions de US$ en pot-de-vin, pour des autorisations accordés aux hommes d’affaires dans des dossiers liés à l'industrie automobile. Bouchouareb, présentement en fuite à l'étranger, est condamné à un total de 80 ans de prison. On lui colle le fiasco de l'industrie automobile qui a siphonné en moyenne 3 milliards de US$ par année, mais dont la responsabilité est celle de tout un système.