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Une source fiable auprès des services de sécurité algérienne a révélé que le président de la république Abdelaziz Bouteflika a ordonné de geler les actifs, les avoirs ainsi que tous les comptes bancaires de l'ex-ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, donnant une carte blanche aux services de la sécurité, à la Direction générale des impôts et au ministère des Finances pour investiguer sur les origines de la colossale fortune amassée par l'ex-ministre.

Ce feu vert du président de la république concerne également certain membres de la famille de Abdeslam Bouchouareb y compris ses parents, précise la source. Sans donner des précisions, la source ajoute l’existence de certains soupçons d'une possible implication dans des affaires de détournement de fonds public. Les membres de la famille concernés, sont également soupçonnés d'avoir bénéficier illégalement, en 2014, de certaines facilités au cour du règne de l'ex-ministre.

Ouvertement, le premier ministre Abdelmadjid Tebboune, accuse l'ex-ministre de l'industrie, d'avoir dilapider pas moins de 70 milliards de DZD, ce qui représente plus de 800 millions de dollars américains. Une somme qui s'est évaporée et dont on ne connait pas le sort jusqu'à présent.

Dressant le bilan des investissements consentis pour relancer l’industrie nationale, le Premier ministre a rappelé que «l’Etat a consacré un énorme budget avoisinant les 70 milliards de DZD à l’investissement dans le domaine de l’industrie sans pour autant qu’il y ait eu un impact sur l’économie nationale et les citoyens».

Le Premier ministre ne s’est pas contenté de critiquer les orientations de l’ex-ministre de l’Industrie, mais il s’est également interrogé sur la manière avec laquelle a été utilisé cet argent. L’ex-ministre de l’Industrie a été pointé du doigt par le premier ministre, évoquant une gestion malsaine de cet argent.

Pour rappel, le nom de l'ex-ministre de l’Industrie et des mines, figure sur la liste des personnalités possédant des sociétés offshore au Panama, révélée dans le cadre de l’opération «Panama Papers».

Abdeslam Bouchouareb possède une société dénommée Royal arrival Corp, basée au Panama, et un compte dans la banque suisse Nbad private SA. Royal arrival Corp, qui opère dans les domaines des transactions commerciales et le transport maritime, est gérée via la société Compagnie d'études et de conseil (CEC), basée au Luxembourg, selon les documents révélés par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).

La Compagnie d’études et de conseils a affirmé avoir décidé, avec l’accord de l'ex-ministre Abdeslam Bouchouareb, de «suspendre toute utilisation de la société Royal Arrival Corp» le temps de son mandat, rapporte le journal LeMonde se basant sur les révélations du quotidien allemand Süddeutsche Zeitungle.

«M. Bouchourab nous a demandé de geler cette société le temps de son mandat», a précisé CEC au Consortium international des journalistes d’investigation.

Par ailleurs, la firme panaméenne Mossack Fonseca a enregistré, au début des années 2000, une myriade de sociétés offshore pour le compte de Farid Bedjaoui, 46 ans, golden boy de nationalité algérienne, française et canadienne, dont le dernier lieu de résidence connu est Dubaï. Aujourd’hui en cavale, Farid Bedjaoui est fortement lié à l'affaire Saipem, une filiale du groupe pétrolier italien ENI soupçonnée de corruption en Algérie par la justice italienne.

Pour rappel, la justice italienne enquête depuis 2013 sur un versement de 198 millions d’euros effectué par Saipem à des intermédiaires proches de Chakib Khelil, l'ex-ministre de l’énergie de 1999 à 2010, en contrepartie de plus de 8 milliards d’euros de contrats signés avec la Sonatrach.