Renault-AlgérieLa première voiture algérienne sortira en novembre 2014, des chaînes de production de l’usine de Renault Algérie production, une société en voie de création en partenariat entre le constructeur automobile français Renault, la Société nationale des véhicules industriels et le Fonds national d’investissement. “Nous avons entamé le processus de création de la nouvelle société, dénommée Renault Algérie production. Elle sera créée dans les tout prochains jours. C’est cette société, de droit algérien qui est le promoteur et l’investisseur du projet”, a indiqué M. Dehimi du directoire de la Société de gestion des participations Équipag. M. Arnaud Jaeger a précisé que l’usine d’Oued Tlélat (Oran) fabriquera le dernier modèle de Renault révélé récemment au salon d’Istanbul (Turquie). Dans la première phase, Renault Algérie production ne fera que du montage, “avec une cadence de fabrication de 7 véhicules par heure”, a affirmé Christel Galbrun, directrice stratégie-partenariat pour la région Euromed Afrique chez Renault.

Dans la deuxième phase, en remontant la chaîne de valeur, avec intégration de nouveaux métiers tels que, la tôlerie, la peinture et l’emboutissage, la société passera à 15 véhicules par heure. Avec une capacité initiale de production de 25 000 véhicules par an, la future usine Renault pourra produire 75 000 voitures/an à l’horizon 2019-2020. Si sur la première phase Renault Algérie production fabriquera un seul modèle de véhicule, sur la phase suivante, la société introduira de nouveaux modèles, de façon à compléter la gamme. Pour les actionnaires de Renault Algérie production, il n’a jamais été question d’un investissement d’un milliard de dinars. “Nous avons eu l’occasion de démentir le chiffre d’un milliard d’investissement. Ce chiffre n’a jamais été prononcé”, a indiqué M. Dehimi. “Nous n’avons pas discuté d’un milliard d’euros”, a ajouté M. Arnaud Jaeger. “Nous avons étalé l’investissement en fonction des différentes étapes du projet. La première étape tourne autour de 50 millions d’euros d’investissements, les étapes suivantes tournent autour de plusieurs centaines de millions d’euros”, a précisé le directeur adjoint de programme gamme Entry chez Renault.

M. Dehimi souligne que “c’est la société commune, Renault Algérie production, qui investit dans le projet”. M. Arnaud Jaeger a parlé “d’un accord équilibré et intéressant pour tout le monde”. C’est un partenariat industriel avec transfert de technologies. Renault se dit prêt à créer une filière automobile complète, avec un tissu de fournisseurs à développer parallèlement au développement de l’usine, répondant ainsi au souhait du gouvernement algérien. Il s’agit en fait de monter un pôle de compétences autour de l’automobile. Le constructeur français capitalise sur sa propre marque, car il est numéro un en Algérie.

L’Algérie est le sixième marché de Renault. Au-delà du produit final, l’enjeu principal, estime M. Dehimi, est de développer un réseau de sous-traitance nationale non seulement sur le site de l’usine qui sera implantée à Oued Tlélat mais également à travers tout le territoire national, pour couvrir les besoins en pièces détachées pour les véhicules particuliers mais aussi pour tous les engins roulants. “Près de cinquante sous-traitants nationaux potentiels ont été identifiés”, a indiqué M. Dehimi.

Interrogé sur l’exclusivité de trois ans obtenue par Renault sur le marché algérien, M. Jaeger a précisé qu’il ne s’agit pas d’une “exclusivité commerciale” mais “de production”, expliquant que durant la phase de démarrage une telle industrie n’a pas besoin d’une concurrence. Le président du directoire de la société de gestion des participations Equipag a qualifié “de primaire”, les comparaisons faites entre le projet de Tanger et celui d’Oran. “Ce n’est pas le nombre de véhicules produits au niveau de l’usine qui prime. Ce n’est même pas l’investissement. La configuration du projet, c’est elle qui peut déterminer la différence entre un projet par rapport à un autre”, a-t-il expliqué.

Renault Algérie production est détenue à hauteur de 51% par la partie algérienne via la Société nationale des véhicules industriels (34%) et le Fonds national d’investissement (17%), et à 49% pour le constructeur français. Le Fonds national d’investissement (FNI) n’a pas pour vocation d’y rester. “À terme, le fonds sortira de la société en mettant ses actions en Bourse” pour encourager l’actionnariat populaire, a indiqué le directeur général du FNI.