en Algérie,Près de 60% de nouveau-nésLa Fédération algérienne des personnes handicapées plaide pour la prise en charge précoce des enfants nés avec un handicap. Lors d’une journée de plaidoyer organisée, hier, à l’Institut national de santé publique (INSP) à Alger, les spécialistes, plus précisément des pédiatres, ont mis l’accent sur la prévention qui constitue l’élément essentiel de ce plaidoyer. Le suivi des grossesses et l’amélioration des conditions dans les structures d’accouchement sont les premières recommandations livrées par ces pédiatres qui prennent en charge quotidiennement des cas de nouveau-nés à risque de handicap. Selon le professeur Arrada, chef d’unité de néonatologie du CHU de Hussein Dey, ex-Parnet, les causes de ces handicaps sont connues et la majorité sont évitables tels que l’asphyxie néonatale, détresse respiratoire, les grands prématurés etc.

Il est donc important, a-t-elle précisé, d’agir en amont. «Malgré les programmes nationaux de périnatalités, les déficiences sont de plus en plus importantes. C’est un problème fréquent en Algérie et on estime entre 50 à 60% de nouveau-nés qui souffrent de ces problèmes», a-t-elle souligné. Après avoir cité les différentes causes de ces déficiences, la conférencière a insisté sur la prise en charge de la femme enceinte durant toute la grossesse et assurer un accouchement dans les milieux adéquats avec des équipements nécessaires pour d’éventuels problèmes chez le nouveau-né. «Il faut mettre en place des structures adéquates qui seront classées par niveau selon les besoins», a-t-elle recommandé. Pour le Pr Haridi, chef de service de néonatologie à l’hôpital de Beni Messous, il y a urgence d’assurer un suivi et une prise en charge organisée de ces nouveau-nés à risque.

Il est, selon elle, primordial de créer une structure spécialisée pour justement assurer une prise en charge précoce et permettre à ces enfants de vivre normalement. Elle n’a pas manqué de souligner que plusieurs enfants souffrant de handicaps ont difficilement accès aux soins nécessaires, vu le coût des examens d’exploration et de la surcharge dans les quelques établissements où des soins spécialisés sont possibles.

Le Pr Haridi a estimé qu’il est urgent d’identifier cette population à risque et mettre en évidence toutes des anomalies neurodéveloppementales et aller vers la création d’un centre spécialisé. Comme elle a insisté sur un suivi régulier de ces enfants et organiser leur scolarité en aidant les parents à surmonter cette dure épreuve. Pour la présidente de la Fédération des personnes handicapées, Mme El Mamari, et la vice-présidente Mme Yacef, la prise en charge de ces enfants est aujourd’hui urgente.

Sur les 8000 à 10 000 naissances par an, 1000 nouveau-nés sont atteints de déficiences. L’objectif de ces journées, ont-elles précisé, est de faire prendre conscience aux décideurs politiques de l’urgence de mise en place de services pluridisciplinaires pour la mise en place de services de prévention, dépistage et prise en charge des déficiences chez l’enfant. Comme elles attendent l’implication et l’engagement des différents partenaires dans cette démarche.