C’était le dossier d’actualité le plus épineux de la rencontre Abdelaziz Bouteflika et François Hollande à Alger. Alors que le Mali fait face à l’occupation de tout le nord de son territoire par des groupes terroristes islamistes tels qu’Aqmi ou le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), le chef d'état major de l'ANP, le général major Abdelmalek Guenaïzia a rencontré son homologue français, le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian. «Se voir a fait avancer les choses», explique une source à l’Elysée.

Depuis le début de cette crise, les deux pays ne sont pas sur la même position. Alger estime qu'un déploiement militaire de soldats africains pourrait déstabiliser la zone et créer un afflux de terroristes sur son territoire, frontalier avec le Mali; Alors que la France est favorable à une intervention militaire qu’elle appuierait logistiquement.

Des «convergences», pour Hollande
«Les Algériens ont pris l’engagement de continuer à déployer des forces à leurs frontières et de fournir des renseignements à leurs voisins», confie une source diplomatique. François Hollande a, lui, parlé de «convergences» puis a détaillé l’avancée du dialogue. «L’Algérie est en faveur de la négociation politique et elle est contre le terrorisme. C’est ce qui nous unit. La négociation politique est indispensable car il y a des groupes qui doivent être réinsérés dans un processus politique», a analysé le chef de l’état français.

L’idée préalable à toute intervention est de rétablir le contact avec certains groupes Touaregs qui avaient occupé la zone avant d’être évincés par al-Qaeda. Mais les troubles politiques au Mali, notamment la démission du Premier ministre, perturbent ces négociations. Alors que l’ONU est sur le point de voter une résolution, l’opération n’aura lieu que dans quelques mois.

Hillary Clinton exhorte Alger à soutenir une intervention militaire au nord du Mali
Durant un passage rapide par Alger avant de se rendre à Sarajevo, Hillary Clinton a exhorté le président de la république Abdelaziz Bouteflika à soutenir une intervention militaire au nord de Mali. Selon une source à l’embrassade des Etats Unis d'Amérique en Algérie, Alger semble commencer a se laisser convaincre par l'idée d'une intervention militaire au Mali, mais attend à connaitre les grandes lignes du plan que compte établir la communauté des états de l’Afrique de l'Ouest.