Hausse vertigineuse des prixEn ce premier jour du mois de Ramadan, c’est le souk. Au marché marché T’nache de Belouizded à Alger, les allées grouillaient de monde. Devant la «candeur» des jeûneurs, les commerçants n’ont pas hésité à augmenter les prix. «Les prix sont excessivement chers. Tous les légumes sont inaccessibles. Regardez ces citrons, ils sont maigres et non juteux et sont proposés à 150 DA. C’est insensé !», tonne une sexagénaire, devant un étal de légumes. Ayant déboursé 2 500 DA pour s’offrir une nouvelle marmite, la vieille dame doit certainement se triturer les méninges pour trouver quoi mettre dans la chorba du f’tour. En l’absence de l’affichage des prix, les citoyens ne cessent de les demander et redemander. Aux prix «révélés» par les vendeurs, les gens prennent presque la poudre d’escampette. «C’est comme si vous vous êtes mis d’accord sur les prix. C’est les mêmes partout. C’est trop cher !», s’écrie un citoyen à l’encontre du vendeur de légumes, avant de se décider enfin à prendre une livre de courgette et une autre de carotte. Affirmant que les prix des légumes ont flambé aux marchés de gros, les marchands rassurent que «d’ici trois ou quatre jours, les prix baisseront à nouveau». Résidant à Belouizded à quelques encablures du marché T’nache, Amina préfère faire ses courses au marché de Bachdjarah. «Ici, les prix demeurent trop élevés. D’habitude, je me déplace sans peine, au marché de Bachdjarah où les prix sont beaucoup plus abordables», explique-telle. Faute de temps pour ce premier jour de Ramadan, Amina a été contrainte de s’approvisionner dans son quartier. «Pour quelques portions de viande, de la laitue, des olives et des feuilles de dioul, j’ai dépensé plus de 700 DA», affirmera amèrement.

Même avec des prix «imaginaires », la viande n’a pas été pour autant, boycottée. Fraîche ou congelée, l’objectif est de préparer une chorba ou un djari, mets indispensables sur la meïda de Ramadan. Rencontré devant une boucherie, Djilali, retraité, ne cache pas son mécontentement. «Ces flambées de prix se répètent à chaque mois de Ramadan et ce sont les citoyens qui subissent. Il y a deux semaines, la viande ovine était cédée entre 68 et 70 DA. Aujourd’hui, le kilo est passé à 1 000 DA. C’est exagéré ! Où est l’Etat ? Où sont les contrôles ?», peste-t-il.