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Le gouvernement a mobilisé toutes les institutions de l'État pour défendre le pays, a annoncé le premier ministre libanais Tamman Salam, entouré de tous ses ministres en conférence de presse.

Le Liban est happé par le conflit en Syrie depuis que des djihadistes syriens ont pris le contrôle d'Arsal, une ville frontalière dans l'est du pays, ce week-end.

Les combats à Arsal ont commencé samedi et ont tué 17 soldats en trois jours. De plus, 22 autres soldats sont portés disparus et 13 autres ont été enlevés. Des dizaines de rebelles ont aussi été tués dans les combats, selon des responsables de la sécurité.

Quelques centaines d'habitants de la localité, surtout des femmes et des enfants, ont quitté la ville lundi matin à bord de pick-up et de voitures.

«Nous n'avons pas dormi de la nuit à cause des combats. Nous sommes les derniers à avoir pu quitter la ville, car les hommes armés nous empêchent de partir. Ils ont tiré au-dessus de nos têtes», a affirmé à l'AFP Ahmad Houjairy, 55 ans, à bord d'un pick-up. «Les hommes armés appartiennent à différentes nationalités et sont très bien organisés. Habillés en noir, ils effectuent des patrouilles dans la localité», a-t-il ajouté.

La région d'Arsal abriterait plus de 100 000 réfugiés syriens. La situation humanitaire de la localité est cependant très mauvaise et les combats des derniers jours ont aggravé la situation.

Il s'agit de la première incursion d'envergure au Liban de la part de militants combattant les forces du président syrien Bachar Al-Assad. L'État libanais estime que les attaquants sont des membres du Front Al-Nosra (la branche d'Al-Qaïda en Syrie) et de l'État islamique (EI).

La classe politique libanaise voit dans cette attaque une tentative de l'EI d'asseoir sa présence au Liban.

Les experts estiment que la violence, même si elle demeure pour l'instant limitée à une zone adjacente à la Syrie, pourrait s'étendre au reste du Liban si la réponse de l'armée était trop brutale, car des sunnites pourraient alors se solidariser avec les insurgés du Front Al-Nosra et de l'État islamique (EI).