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Aujourd’hui que cette faune est décimée, le gouvernement, qui n'a jamais été un fervent défenseur de la nature et de l'environnement, prépare un projet de loi relative à la mise en place des dispositions de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Une annonce qui arrive quelque jours après les révélations rendues publiques par l'ex-premier ministre Ahmed Ouyahia sur l'octrois de permis à des chasses privées dans le sud algérien et sans restrictions, pour des lingots d'or versés en contrepartie à des hauts placés.

Pour contrôler son optimisme avant de finir cet article, il faut noter l'existence d'un décret, à savoir le 83-509 datant du 20 août 1983, qui protégeait déjà la majorité des espèces animales en Algérie. Mais l'État a toujours fermé les yeux face aux massacres perpétués par les émirs du golfe.

"La Direction Générale des Forêts prépare actuellement une loi permettant au pays le contrôle effectif des entrées et sorties des espèces animales et végétales sauvages au niveau de ses frontières dans le cadre de la convention CITES", a indiqué Mme Wahida Boucekkine, experte en gestion de la faune sauvage en Algérie.

La chasse à l’outarde et à la gazelle, telle que pratiquée actuellement par les émirs du golfe n’est pas un sport mais une hécatombe. Ce n’est pas tant l’outarde Houbara qui est recherchée mais son cœur, son foie et sa vésicule biliaire qui auraient des vertus aphrodisiaques. Une vertu imaginaire qui explique en partie l’attrait exercé sur ces émirs du Golfe, qui ont transformé les classiques parties de chasse au faucon en véritables expéditions guerrières.

Jadis dotée d’une grande diversité d’espèces animales, l’Algérie a vu la majorité de ses mammifères disparaitre. L'Orax, l'Addax ou le Bubale ont complètement été annihilés. Les cinq espèces de gazelles n'existent presque plus à l'état sauvage. Plus au nord, le Cerf de barbarie et le Mouflon à manchette, (une dizaine de spécimens) jouissent d'une opération de réintroduction après avoir été chassée jusqu'à l'extermination. Idem pour les félins et les carnassiers; Le Caracal, le Serval et le Guépard sont de moins en moins visibles, alors que la Hyène rayée, qui a pu se reproduire durant la décennie de la guerre civile, est exterminée à cause de l'ignorance de la population. Le Fennec, le Chardonneret, la Tortue moresque et le Macaque de barbarie sont victimes de ramassage abusif pour être vendus comme animal de compagnie. Même le sanglier de barbarie, l'animal le plus prolifique en Afrique du nord, a failli être exterminé. En tout, 53 espèces sont menacées (14 mammifères, 17 reptiles et 22 espèces d’oiseaux) et 13 en processus d'extinction. Côté avifaunes, le pays compte 378 espèces d’oiseaux, dont 125 en danger et 7 menacées d’extinction.

Les dernières révélations de l'ex-premier ministre Ahmed Ouyahia sur le troc pratiqué par l'état algérien, confirme certains textes médiatisés par les journaux et les réseaux sociaux. Pire même, les émirs ne se contentent pas de chasser les outardes, leurs œufs font l’objet d’un trafic. Ils sont systématiquement ramassés pour être exportés. Les parties les plus nobles de l’outarde sont congelées sur place pour être offertes une fois les princes de retour dans le Golfe. En 2007, l’émir de Dubaï Mohammed Ben Rachid Al-Maktoum avait fait "don" de 500 gazelles à l'Algérie, sans doute pour être chasser de nouveau!

Des images de gazelles éventrées et abandonnées dans le désert ont été largement partagées sur le web. Des images qui ont même poussé des habitants du sud algérien à organiser des battus pour faire fuir les gazelles hors des zones de chasse préférées des émirs du Golfe.

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