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Kerstin Langenberger, une photographe allemande, a publié le 22 août sur les réseaux sociaux l'image d'un ours polaire particulièrement maigre. Le cliché a été réalisé près des côtes du Svalbard, archipel norvégien situé dans l'océan Arctique. L'endroit est prisé des touristes pour l'observation des ours polaires. Partagée à plus de 35.000 reprises et commentée près de 4000 fois sur les réseaux sociaux, l'image a suscité l'inquiétude et la tristesse des internautes, relate «Metronews».

Sur Facebook, Kerstin Langenberger, une habituée de la région, raconte son expérience et son point de vue alarmant quant au sort réservé à ces animaux: «Oui, j'ai vu des ours en bonne santé, mais j'ai aussi vu des ours polaires morts ou en train de mourir de faim.» La photographe explique ensuite que les plantigrades (une façon de marcher en posant tout le plat du pied sur le sol) bien portants sont presque exclusivement des mâles qui restent sur la banquise toute l'année. En revanche, la fonte des glaces force les femelles à rester sur la terre ferme, où se trouvent leurs petits, et où la nourriture se fait plus rare.

L’ours polaire est un prédateur très spécialisé dans la chasse aux phoques, et plus largement aux mammifères marins. Les scientifiques estiment qu’un individu adulte a besoin de 50 à 60 phoques par an pour survivre.

Ian Stirling, un chercheur canadien spécialisé dans les ours polaires, vient cependant contredire les propos de Kerstin Langenberger. Selon lui, l'état de santé inquiétant de l'animal photographié n'est pas forcément imputable au réchauffement climatique. Il estime que le plantigrade en question est peut-être âgé, malade ou blessé, et qu'il ne souffre pas forcément d'un manque de nourriture ou de glace. «Il faut être prudent avant de tirer des conclusions hâtives. (...) Cette ourse rencontre peut-être simplement des difficultés pour chasser», explique-t-il. Selon le chercheur, «il n’y a tout simplement pas assez à manger sur la Terre pour supporter tant de grands ours».