Jean-Charles Marchiani, qui avait été chargé d'une mission auprès du Groupe islamique armé (GIA), auteur du rapt des religieux, avait été entendu fin mars 2012 par MarcTrévidic. L'ancien préfet a confirmé au juge que la mission avait été décidée par le président français Jacques Chirac pour négocier une rançon, mais que le Premier ministre d'alors, Alain Juppé, qui n'en avait pas été informé, y a mis fin, signant «l'arrêt de mort des moines», selon le témoignage de M. Marchiani, cité par le Parisien en avril.

De son côté, Pierre le Doaré avait reçu un émissaire du GIA dans les locaux de l'ambassade de France à Alger, qui lui avait remis une preuve de vie des religieux en captivité, selon plusieurs témoignages et documents versés au dossier.«Tout comme de l'autre côté on veut entendre une vingtaine de personnes pour savoir ce qui s'est passé entre le 26 mars et le 30 mai 1996, tout comme du côté algérien, il est important que le juge sache ce qui a pu se passer entre la DGSE et les auteurs de l'enlèvement», ont indiqué des sources au quotidien El Watan.

Bien que l'Algérie ait accepté sa demande d'autopsie des têtes des religieux décapités, le magistrat antiterroriste a dû reporter deux fois cette année cette visite, notamment faute d'avoir reçu l'invitation officielle d'Alger.«Il n'était pas question de confier cette opération à des experts que Trévidic s'est proposé de ramener».

«Toute la procédure d'autopsie et d'expertise sera assurée par une équipe de médecins légistes algériens» et «bien évidement le juge français assistera à toutes les étapes, sans aucun problème», ont assuré les même sources.

Le rapt des religieux avait été revendiqué par le GIA, mais l'enquête française s'est aussi orientée vers une possible bavure des services secrets algériens.