L'armée a aussi déclaré qu'elle pourrait détenir l'ancienne première ministre Yingluck Shinawatra jusqu'à une semaine.

Destituée début mai par une décision judiciaire controversée, Mme Shinawatra a été arrêtée vendredi en compagnie de plusieurs membres de sa famille par les militaires thaïlandais, qui ont pris le pouvoir jeudi, deux jours après avoir instauré la loi martiale.

Lors d'une première conférence de presse depuis le coup d'État, les militaires n'ont pas précisé leurs plans, ni même le nombre de personnalités politiques détenues aux côtés de l'ancienne dirigeante. Vendredi, 154 personnes, essentiellement des alliés politiques de Yingluck Shinawatra, avaient été convoquées sur un site militaire de Bangkok.

L'armée a toutefois assuré que l'ex-première ministre se trouvait dans « un lieu sûr » et qu'elle « allait bien », ajoutant que la rapidité de sa remise en liberté « dépendra de sa coopération ».

Selon la loi martiale, les personnes arrêtées peuvent en effet être gardées une semaine en détention, sans charges.

Pendant ce temps, la junte a remis une lettre au roi Bhumibol, personnage vénéré au sommet de cette monarchie constitutionnelle, lui demandant d'approuver le nouveau régime.

Des militants rapportent qu'un groupe de « chemises rouges » - les partisans de Yingluck Shinawatra et de son frère Thaksin, lui-même chassé du pouvoir par un coup d'État militaire en 2006 - ont prévu de manifester samedi dans le nord de Bangkok au mépris de la loi martiale interdisant les rassemblements de plus de cinq personnes.

Jeudi, les militaires ont justifié le nouveau coup d'État par la nécessité de rétablir l'ordre après six mois de contestation politique et de procéder à des réformes institutionnelles.

Depuis la proclamation de la monarchie constitutionnelle, en 1932, la Thaïlande en est à son 19e coup d'État militaire.