Comme prévu, Abdelmalek Sellal est revenu à son poste de Premier ministre quelques heures après la prestation de serment du président Bouteflika qui a entamé son 4e mandat.

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En attendant l'annonce de son gouvernement, le retour de Sellal est apprécié différemment par la classe politique et la société civile. Sans surprise, les partis au pouvoir ont salué ce retour et ceux de l'opposition ont émis des critiques.

Ainsi, Tajamouâ Amel El Djazaïr (TAJ) de Amar Ghoul a salué ce retour.

«Ce retour n'est pas une surprise pour nous. Il était attendu, du fait de la confiance placée par le président de la République en la personne de Abdelmalek Sellal qui a conduit sa direction de campagne durant ces trois derniers mandats», a souligné, hier au téléphone, Nabil Yahyaoui, chargé de la communication du parti.

Il ajoute que M.Sellal a prouvé depuis sa nomination au Premier ministère, ces deux dernières années, qu'il est un homme de terrain et de dialogue. Pour lui, Sellal est l'homme qu'il faut à la place qu'il faut pour la nouvelle étape.



«Je pense que cette nouvelle étape sera également celle du terrain et la priorité sera la création de richesse et d'emploi. C'est une nouvelle étape pour laquelle TAJ est prêt à contribuer. Nous sommes disposés à travailler avec lui», a-t-il affirmé.

Pour sa part, le président du parti El-Karama, Mohamed Benhamou, a salué, hier, lors d'une conférence de presse animée au siège du parti, le retour de Sellal à son poste d'avant l'élection présidentielle.

M.Benhamou a salué les efforts consentis par ce dernier lors de ses différentes visites à l'intérieur du pays en vue de «redonner espoir» à la jeunesse algérienne, spécifiant à ce propos, celle du Grand Sud.

De son côté, Abderrazak Makri, le président du MSP, a indiqué que le retour de Sellal «ne nous concerne pas».

«Nous sommes un parti d'opposition qui n'est pas satisfait du gouvernement. Le gouvernement qui nous satisfait est celui qui vient de la volonté populaire et ce n'est pas le cas», a-t-il expliqué.

M.Makri précise qu'il n'est pas question de travailler avec ce gouvernement, même s'il veut associer toute la classe politique à son projet, tout en dénonçant la fraude électorale.

Le MSP travaille, rappelons-le, à la préparation de la conférence nationale pour la transition démocratique dans le cadre de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique qui compte également le RCD, Ennahda, Jij Jadid et le FJD ainsi que des personnalités politiques. Ces partis ont boycotté l'élection présidentielle et la cérémonie de prestation de serment.

Ils élargissent les consultations avec les partis et les acteurs politiques pour la réussite de la conférence pour la transition.

Pour Ali Brahimi, porte-parole du Mouvement citoyen pour les libertés et le développement (Mcld), la nomination de M.Sellal ne comporte rien de nouveau.

«''M.Sellal lui-même nous avait annoncé son retour lors de son remplacement par M. Yousfi. Mais ce n'est pas sa personne qui est en cause. C'est ce que signifie sa reconduction en termes de continuité de la même démarche de fuite en avant du régime face aux impératifs urgents de la crise institutionnelle et politique''», a-t-il souligné.

Notre interlocuteur dit attendre «du Président qui a promis des réformes profondes et radicales, la nomination d'un gouvernement de technocrates ou d'union nationale chargé de prendre à bras-le-corps les urgentes réformes politiques et économiques».

«Nous espérons que le Président et M. Sellal ainsi que les décideurs de l'ombre oseront au moins cette fois, éviter la reconduction des ministres qui traînent des casseroles trop bruyantes de leur très mauvaise gouvernance», a-t-il enfin plaidé.