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Rafik Khalifa donne sa version des faits. Confiant et imperturbable devant les multiples questions du juge, le prévenu a surpris ceux qui assistaient au procès.

Pourquoi créer une banque alors que vous étiez pharmacien?
C’était pour profiter de l’ouverture du marché aux acteurs privés.

Comment avez-vous fait pour attirer autant de fonds d’entreprises publiques?
Les taux d’intérêt de 11% étaient attractifs.

Pourquoi les rapports de la Banque d’Algérie vous accusent-ils de gestion catastrophique?
Ce sont des mesures arbitraires.

Pourquoi les témoins vous accusent-ils?
Ils ont mal compris.

Pourquoi Khalifa TV?
Il fallait donner une nouvelle image de l’Algérie après les années du terrorisme.

Comment vous-avez eu l’idée de Khalifa Airways?
Ce sont des activités similaires. La banque transporte l’argent et l’aviation les gens.

Rafik Khalifa estime que sa réussite dérangeait les Français, affirmant au juge que la source de ses problèmes vient de la France. Il dit : «Je n’aime pas les Français, car ils ne nous aiment pas». «Je menaçais leurs intérêts. Regardez aujourd’hui, toutes les banques françaises qui travaillent en Algérie».

Le juge a également questionné le prévenu sur sa cavale: Khalifa a nié sa fuite «non, je n’ai pas fui les procédures légales. La police avait mon téléphone».

Pour ce qui est des moyens financiers avec lesquels il vivait, il a ajouté «des gens m’aidaient durant mon exil».

Quand le juge demande à savoir pourquoi il quitté le pays, Khalifa répond qu’il savait «que la banque allait fermer» et que s’il était resté, «il y aurait des troubles et des manifestations contre la fermeture de la banque». Et le juge de demander: «pendant le procès -de 2007-, pourquoi vous n’êtes pas venu ?». Khalifa répond tranquillement : «j’étais en prison».

Le procès en cassation s’est ouvert lundi 4 mai au tribunal criminel de Blida, huit années après le premier procès en janvier 2007. Au total, lors de ce procès, 75 prévenus et plus de 300 témoins défileront pour la deuxième fois à la barre.