Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé hier que les rencontres sur la révision de la Constitution avec les partis politiques notamment, seront entamées au début du mois de juin prochain.

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«A la mi-mai, les partis politiques, les personnalités nationales et les associations seront rendues destinataires des propositions d'amendements dégagées par la Commission d'experts» sur la révision de la Constitution, a indiqué le président de la République lors d'une réunion du Conseil des ministres.

«Par la suite, ces interlocuteurs seront invités à des rencontres à la présidence de la République qui seront entamées au début du mois de juin prochain pour exposer et débattre leurs vues, commentaires et éventuelles contre-propositions au sujet des propositions qu'ils auront eu le temps d'étudier», a-t-il ajouté. Il a encore affirmé qu' «une fois ces consultations achevées, un projet consolidé de révision constitutionnelle sera élaboré en prenant en considération les vues et propositions des partenaires à ce dialogue».

«J'ai chargé le ministre d'Etat, directeur de cabinet de la Présidence de la République de conduire, sous mon autorité, l'ensemble de l'opération indiquée plus haut», a-t-il fait savoir, affirmant que «la transparence entourera ces contacts et consultations pour permettre à l'opinion d'en suivre le déroulement».

Dans un message de remerciement aux citoyens qui l'ont réélu pour un 4e mandat, le président Bouteflika a également déclaré que les Algériens ont voté pour la stabilité et la paix.

«Le vaillant peuple algérien s'est prononcé fermement contre le désordre, la violence et la fitna», lit-on dans le communiqué de ce premier Conseil des ministres après la présidentielle du 17 avril dernier que le président Bouteflika a présidé hier.

Le document a également souligné que le peuple a, ainsi, fait montre d'un élan patriotique «exceptionnel» et s'engage à «barrer la route à l'aventurisme et à ses prophètes».

Le président Bouteflika a également relevé, selon le communiqué, que «les citoyens et les citoyennes sont légitimement fiers de vivre une démocratie pluraliste effective à laquelle ils sont fortement attachés». Il a, toutefois, ajouté que «les Algériens et les Algériennes ne sauraient accepter que la démocratie s'exerce hors des règles et des institutions définies dans la Constitution ou loin d'une conduite pacifique qui s'impose à tous, encore moins en contresens de la volonté souveraine exprimée par notre peuple».

Soulignant que la confiance que le peuple algérien lui a renouvelée au scrutin du 17 avril, représentait une «noble» et «lourde» charge pour lui et pour ceux qui auront à l'assister au service du pays le chef de l'Etat n'a pas manqué de renouveler ses remerciements aux électeurs qui l'ont honoré d'«une forte majorité» de leurs suffrages.

Aussi, a-t-il réitéré son engagement à mettre en oeuvre le programme électoral sur la base duquel il a été réélu et invité le gouvernement à en prendre en charge le contenu dans son Plan d'action, notamment le renforcement de la démocratie participative et la bonne gouvernance.

M.Bouteflika a souligné que les pouvoirs publics devront livrer une «véritable course contre le temps» dans la mise en place des réponses aux attentes de la population, notamment la jeunesse et dans la construction d'une économie «diversifiée et compétitive».

Dans ce cadre et dans ses instructions au gouvernement, le président Bouteflika a souligné l'urgence de promouvoir la bonne gouvernance, de lutter contre la bureaucratie et améliorer le service public «qui doivent mobiliser l'ensemble des secteurs d'activité». Mais urgence ne signifie pas une précipitation qui conduirait à dilapider l'argent de l'Etat.

Le président de la République a également souligné l'urgence de préserver les deniers publics de tout gaspillage, de lutter contre la corruption et toute forme d'atteinte à l'économie nationale.

Le président Bouteflika a aussi instruit le gouvernement à mettre en route le nouveau découpage territorial en accordant la priorité les premières années aux régions du Sud et des Hauts-Plateaux «où le facteur des distances rend urgent un rapprochement de l'administration territoriale de ses administrés»

L'audiovisuel, la presse écrite et le Ramadhan

Le chef de l'Etat a demandé au gouvernement de mettre en place «sans délai» l'autorité de régulation de l'audiovisuel et de l'autorité de régulation de la presse écrite.

Il a,en outre, instruit le gouvernement à prendre «toutes les dispositions nécessaires» pour améliorer la maîtrise, l'approvisionnement et la régulation du marché intérieur, y compris en prévision du mois sacré du Ramadhan et de la période estivale.

Le président Bouteflika a conclu ses directives au gouvernement en précisant que ce dossier sera de nouveau abordé dans quelques jours à l'occasion de l'étude, en Conseil des ministres, du projet de Plan d'action que le gouvernement aura à présenter devant l'Assemblée populaire nationale puis le Conseil de la nation.