abderrahmane_ghanem.jpg
Installée, à la fin des années 1990, à Calgary (la plus grande ville de la province anglophone de l'Alberta - centre du Canada), la famille Ghanem a fait un voyage de visite en Algérie, il y a presque un an.

«Les policiers algériennes nous ont demandé: qui est Abderrahmane Ghanem?. Il a répondu et ils ont dit: nous avons besoin de te parler un instant. Ils nous ont dit d’attendre. On ne l'a plus revu», relate Mohamed Ghanem, le père de Abderrahman.

En 2010, Abderrahmane Ghanem a commencé à fréquenter un groupe d’hommes à la mosquée du centre-ville de Calgary. «Il a commencé à changer un peu. Il parlait moins, ne jouais plus au football. Il est devenu moins actif», souligne son père.

Le petit groupe d’hommes avec qui il étudiait est graduellement parti pour aller combattre en Iraq et en Syrie à partir de la fin de 2012, dont les frères Gordon, morts au combat en Syrie.

Abderrahmane Ghanem -qui n'est jamais allé combattre- est parti, pour l'Égypte. Il a hébergé les frères Gregory et Colling Gordon qui étaient membres du groupe d'étude à Calgary.

M. Gary Caroline, l’avocat d’Abderrahmane Ghanem, souligne que son client a été interrogé à de nombreuses reprises par des agents du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), mais aucune accusation n’a été déposée contre lui.

M. Gary Caroline pense que le Service Canadien du Renseignement a partagé des informations avec le Service du renseignement algérien, ce qui a entraîné l'arrestation de Abderrahmane Ghanem. Mais le Service du renseignement canadien nie l'information et indique que «l'agence de renseignement ne divulgue pas les détails des informations qu'elle échange ou l'identité des organismes étrangers avec lesquels elle a des partenariats».

Contacté par la presse canadienne, Omar Alghabra, le secrétaire parlementaire aux affaires consulaires algériennes du Canada, a refusé toute entrevue.

Mohamed Ghanem nie que son fils ait déjà rejoint un groupe terroriste et insiste sur le fait qu'il n'a jamais commis de crime. «Il est puni pour les actions des autres», a-t-il déclaré. Il ajoute que son fils, Abderrahmane Ghanem dit vouloir avoir un procès au Canada. Mais les autorités canadiennes ne peuvent intervenir pour un citoyen canadien lorsque celui-ci est jugé dans son pays d'origine.

Le procès d’Abderrahmane Ghanem doit débuter le mois prochain. Il faire face à 20 ans de prison.