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Les représentants de 57 pays regroupés au sein de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), ont appelé le 18 mai à «une protection internationale pour le peuple palestinien, y compris par l'envoi d'une force de protection internationale», selon le communiqué final d'un sommet qui se tenait à Istanbul en Turquie.

L'OCI a en outre condamné «en les termes les plus forts les actions criminelles des forces israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, notamment dans la bande de Gaza», où 60 Palestiniens sont morts le 14 mai sous les balles sionistes en manifestant contre le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.

Le texte accuse l'administration américaine «de soutenir les crimes d'Israël, y compris en le protégeant au Conseil de sécurité de l'ONU». Il épingle aussi Washington pour le transfert de son ambassade à Jérusalem, y voyant un «acte de provocation et d'hostilité contre la nation islamique».

La réunion d'Istanbul s'est tenue au moment où le monde arabo-musulman est miné par des divisions et des rivalités qui rendent peu probables des mesures concrètes à l'égard de l'Etat sioniste. L'Arabie saoudite, dont le ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir était présent à Istanbul, et ses alliés du Golfe ainsi que l’Egypte, voient d'un mauvais œil le soutien de la Turquie d'Erdogan à des mouvements comme les Frères musulmans et le Hamas, ainsi qu'au Qatar, qu'ils cherchent à isoler. Riyad et ses alliés, qui semblent avoir assoupli leurs positions vis-à-vis des sionistes, seraient en outre réticents à d'éventuelles actions susceptibles de heurter Washington, dont ils espèrent le soutien pour endiguer l'Iran chiite, qu'ils voient comme la principale menace dans la région.

Parmi les chefs d’Etat qui ont assisté au sommet figurent le roi Abdallah II de Jordanie, le président iranien Hassan Rohani, son homologue soudanais Omar el-Béchir, ainsi que les émirs du Qatar et du Koweït. Dans une apparente pique à l'adresse de Riyad, Hassan Rohani a ainsi critiqué dans son discours «le silence de certains pays», sans lequel «les sionistes n'auraient pas osé une telle brutalité».

La Turquie et I'Etat sioniste s'écharpent à coups d'invectives et de sanctions diplomatiques depuis la répression sanglante des manifestations de Gaza. Ankara a renvoyé provisoirement l'ambassadeur sioniste en Turquie Eitan Naeh et le consul général de l’État sioniste à Istanbul.