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La peine maximale a été infligée au curé Juan Rocha et ses quatre complices, dont deux de ses frères, pour des faits intervenus fin février 2017 dans une région reculée de ce pays d'Amérique centrale.

Le curé jugé dans ce procès «nous a dit que nous ne devions pas aimer (Vilma Trujillo, la victime) car elle était le diable en personne, qu'il fallait la brûler jusqu'à ce qu'il ne reste plus que sa tête», a raconté le cousin de la victime, Roberto Trujillo, devant un tribunal de Managua au deuxième jour du procès. Le rite a eu lieu entre le 15 et 21 février à El Cortezal, petit village isolé du nord-est du Nicaragua.

Des témoins ont raconté que pendant cette période, la femme, mère de deux enfants, a été attachée, privée d'eau et de nourriture avant d'être condamnée au bûcher pour l'exorciser. Elle est finalement décédée le 28 février dans un hôpital de Managua où elle avait été transportée. Son corps présentait des brûlures du deuxième et troisième degré après avoir été exposé à une température de 400 degrés, a indiqué le médecin légiste.

La petite soeur de la victime, Marlene, a raconté au procès qu'elle avait vu Vilma ligotée à un hamac mais n'avait rien fait. «Ils ne me laissaient pas aller avec elle et le curé Juan Rocha a dit qu'il ne fallait pas y faire attention, (car) elle avait un démon» en elle.

Quand le père et le cousin de Vilma sont venus la chercher, dans la petite chapelle où elle avait été torturée et brûlée, «elle ne pouvait pas marcher», a raconté d'une voix faible le cousin Roberto. Son père a lui déclaré que le prêtre lui avait interdit de voir sa fille pendant les sept jours qu'a duré l'exorcisme. Il lui a ensuite affirmé qu'elle s'était brûlée elle-même.

Les avocats de la défense ont annoncé qu'il comptaient faire appel.