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Depuis que Donald Trump a pris le pouvoir aux États-Unis, les autorités sionistes ont donné le feu vert à la construction de plus de 6.000 logements sur des territoires réclamés par l’Autorité palestinienne.

La nouvelle a été annoncée mardi soir par le ministère de la Défense, tout juste avant que l’armée n’entreprenne l’évacuation de quelque 300 colons de la colonie d’Amona, jugée illégale par la Cour suprême sioniste.

«Nous sommes dans une nouvelle ère de retour à la normale en Judée et Samarie», a commenté le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, en utilisant les noms bibliques pour la Cisjordanie.

Mardi dernier, Nétanyahou et Lieberman ont approuvé la construction de 2.500 autres logements dans des colonies en Cisjordanie occupée.

Deux jours plus tôt, la maire de Jérusalem avait autorisé la construction de 560 logements dans Jérusalem-Est, annexée par les sionistes au terme de la guerre des Six Jours, mais que les Palestiniens considèrent comme la capitale de la Palestine. Cette décision a été rendue possible après que le gouvernement Nétanyahou eut levé toutes les restrictions à la colonisation à Jérusalem-Est.

Le gouvernement Nétanyahou ne cache pas qu’il compte profiter de l’arrivée au pouvoir du président Trump pour relancer les constructions dans les colonies, une politique que désapprouvait ouvertement l’ex-administration Obama.

«Nous sommes en face d’une chance formidable pour la sécurité et l’avenir de l’État d’Israël», a déclaré Nétanyahou la semaine dernière, en référence à l’arrivée au pouvoir de M. Trump. «Cela exige un sens des responsabilités et de la retenue de notre part pour ne pas manquer cette occasion», avait-il ajouté.

«Nous construirons et nous continuerons à construire», a aussi tweeté Nétanyahou.

La communauté internationale et les Palestiniens s'alarment de cette rafale d'annonces. Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne, dénonce une «campagne féroce de colonisation israélienne violant le droit international» et appelle la nouvelle administration américaine à freiner cette politique visant à «détruire le processus de paix».

Au cours de sa campagne électorale, M. Trump, qui s’est positionné comme un allié indéfectible de l’état sioniste, a approuvé la colonisation et a même promis de déménager l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.

Le nouveau président a aussi désigné comme ambassadeur en territoire palestinien occupé un juif-sioniste partisan avoué de la colonisation, David Friedman. Ce dernier dirige une organisation américaine finançant la colonie sioniste de Beit El à coups de millions de dollars.

Trump et Jared Kushner, son gendre devenu conseiller, ont également versé des milliers de dollars à Beit El, une colonie qui pourrait s’agrandir de 100 logements en raison d’une des décisions prises par l'état sioniste la semaine dernière.

En décembre dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies a dénoncé dans sa résolution 2334 la colonisation sioniste dans les territoires palestiniens occupés, en les qualifiant d’«obstacles à la paix».

Cette décision a été rendue possible par la décision de l’administration Obama de ne pas y opposer son veto, comme les États-Unis le faisaient habituellement.

L’ambassadrice américaine à l’ONU avait alors souligné que la Cisjordanie et Jérusalem-Est comptaient maintenant 590.000 colons juifs, en hausse de 335.000 depuis les accords d'Oslo, signés en 1993.

La Cisjordanie compte entre 2,5 et 3 millions de Palestiniens.