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Des centaines lycéens et étudiants ont manifesté durant une semaine dans plusieurs villes, particulièrement en Kabylie, contre le récent rejet d’un amendement parlementaire qui visait à généraliser l’enseignement à l’école du tamazight, promue en 2016 langue officielle au côté de l’arabe.

Dimanche matin, plusieurs dizaines de lycéens ont tenté de défiler dans les rues de Bouira, mais ont été rapidement dispersés par les forces de l’ordre.

«La ville est pratiquement quadrillée par les forces de sécurité», a-t-il ajouté, précisant que de nombreux policiers restaient déployés aux abords de l’université de Bouira, principal foyer de tension, fermée depuis mercredi. En revanche, le calme semblait revenu à Tizi-Ouzou et Béjaïa.

«La colère des manifestants semble s’être estompée», a affirmé un employé de la principale université de Tizi-Ouzou.

L’essentiel de la semaine de manifestations s’est déroulée dans le calme mais des heurts entre manifestants et forces de l’ordre avait éclaté mardi Bouira, conduisant à la fermeture de l’université. Jeudi, une marche d’étudiants avait donné lieu à de nouvelles échauffourées quand la police avait tenté de disperser les manifestants.

Ces manifestations ont été déclenchées par le rejet d’un amendement à la loi de Finances déposé par le Parti des travailleurs (11 députés), prévoyant «la généralisation de l’enseignement du tamazight dans toutes les écoles publiques et privées» et son caractère «obligatoire».

Le tamazight a été reconnu langue nationale en 2002, après près d’un an de sanglantes émeutes en Kabylie (126 morts), avant d’être consacré langue officielle au côté de l’arabe dans la Constitution adoptée en 2016.

Jusque dans les années 1990, l’Etat, désireux d’unir le pays autour de l’arabité, a largement nié, voire réprimé les revendications identitaires et linguistiques de la population berbérophone, qui représente environ un quart de la population et est majoritairement concentrée en Kabylie.

Actuellement, le tamazight n’est enseigné que dans 37 wilaya.