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Le 16 avril, veille de l'élection présidentielle, la police avait dispersé une manifestation anti-4e mandat, organisée par le mouvement Barakat. 'Le procureur a requis un an de prison ferme à l'encontre des deux accusés', a déclaré Maitre Amine Sidhoum, l'un des 12 avocats du collectif de défense, qui regrette 'un procès politique et une grave atteinte à la liberté de circulation'. En attendant la décision, qui doit être rendue le 18 mai, les prévenus restent en détention, a-t-il précisé.

Mohamed Kadi et Moez Bencir (M. Bencir est de nationalité tunisienne), sont tous deux accusés dattroupement non armé portant atteinte à l'ordre public', et M. Bencir doit en outre répondre de l'accusation de 'résidence illégale''', a précisé un des avocats.

Les deux jeunes hommes ont toujours nié avoir une quelconque relation avec les manifestants, et affirmé qu'ils ne faisaient que passer au moment du rassemblement. 'Ce genre de poursuites judiciaires est une menace réelle contre les libertés et les droits de l'Homme en Algérie', a déclaré Maitre Mustapha Bouchachi, un autre membre du collectif de défense, qui a démissionné récemment de son poste de député, accusant l'Assemblée nationale d'être un 'outil docile'.

'D'après le dossier il ne peut y avoir de qualification d'attroupement non armé, ils sont poursuivis injustement', a ajouté Maitre Bouchahi qui regrette 'l'instrumentalisation' de la justice et son manque 'd'indépendance'.

Des organisations et militants de droits de l'Homme s'étaient mobilisé pour exiger la libération des deux jeunes.

A l'ouverture du procès, la police avait empêché plusieurs jeunes d'entrer dans le tribunal. Des policiers avaient même fait irruption dans la salle d'audience pour en expulser une dizaine de personnes, dont le père d'un prévenu, a rapporté un témoin. Face aux protestations des avocats, le père a été autorisé à retourner dans la salle, suivi par les autres personnes évacuées, selon la même source.