saif-al-Islam-saadikadhafi.jpgSaïf al-Islam et Saadi Kadhafi vont être jugés à Tripoli pour crime de guerre et corruption en compagnie de l’ancien chef des services de renseignement, Abdoullah Al-Senoussi, ainsi que l’ancien ministre des affaires étrangères, Abdoul Ati Al-Obeïdi. Seront jugés également plus de 30 autres responsables du régime Kadhafi lors de ce procès que la communauté internationale suivra de près, car il fournira des indices sur la mise en place d'un État démocratique après l'insurrection chaotique de 2011, qui avait fait tomber la dictature Mouammar Kadhafi.

«S'ils ne bénéficient pas d'un procès équitable, cela laissera penser que la nouvelle Libye pratique une justice sélective», fait remarquer Hanan Salah, spécialiste de la Libye au sein de l'ONG Human Rights Watch. «Jusqu'à présent, il y a eu des problèmes de représentation judiciaire. Nombre de ceux en procès n'ont pas eu droit à un avocat depuis le début - condition essentielle à un procès honnête», a-t-il continué.

Ce procès s'ouvre au lendemain de la démission du premier ministre par intérim Abdoullah Al-Thinni, consécutive à une agression dont a été victime sa famille. Le nouveau chef du gouvernement, qui succédait à Ali Zeidan, n'est resté en fonction que quelques jours.

Saadi Kadhafi, qui a eu une brève carrière dans le football professionnel, a été extradé début mars du Niger vers la Libye. Quant à Saïf al-Islam, longtemps considéré comme l'héritier politique de son père, il est détenu par une milice de Zentane, ville de l'ouest du pays, qui refuse de le livrer au gouvernement central. Il pourrait ainsi comparaître par visioconférence.

Le ministre de la Justice, Salah Al-Merghani, assure que le procès sera ouvert au public, garant de son honnêteté.