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Les combats entre des habitants armés et Daesh en Libye avaient fait des dizaines de morts et de blessés depuis quatre jours. «Syrte vit une véritable guerre depuis mardi et la lutte féroce engagée par les combattants de la ville contre l'EI n'a jamais cessé», a précisé à l'AFP un responsable local sous couvert d'anonymat.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à des combats sanglants entre groupes armés rivaux. Elle compte deux gouvernements, l'un à Tripoli sous le contrôle d'une coalition de milices en partie islamistes, et l'autre, reconnu par la communauté internationale, exilé dans l'est du pays.

Le pays doit en outre faire face à la montée en puissance de Daesh, qui s'est emparé de Syrte en juin. Mardi, le gouvernement de Tripoli avait annoncé le lancement d'une «opération pour libérer Syrte». Le ministère de la Défense avait précisé que «les jeunes et les habitants de Syrte» participaient à cette offensive, soutenus par des raids de l'aviation.

De son côté, un diplomate libyen, relevant du gouvernement concurrent reconnu par la communauté internationale, a affirmé que les combats avaient éclaté après l'assassinat, en début de semaine, par Daesh d'un imam, dignitaire de l'influente tribu des Al-Farjane, cheikh Khaled Al-Farjane.

Daesh «a acheminé des renforts à Syrte et a lancé une offensive contre les quartiers résidentiels qui lui résistent», a affirmé l'ambassadeur. Daesh «a massacré les gens, tuant même des personnes dans leurs maisons», a-t-il ajouté.

Il a appelé la communauté internationale à «intervenir pour arrêter l'afflux de combattants depuis les pays voisins ou par la mer venant grossir les rangs de Daesh ainsi que l'acheminement d'armes à cette organisation».

Dans un communiqué posté jeudi sur Facebook, le gouvernement exilé dans l'est du pays avait reproché aux grandes puissances d'utiliser le «deux poids deux mesures» concernant la lutte contre le terrorisme. «Ils combattent Daesh en Syrie et en Irak et ferment les yeux sur sa présence» en Libye, selon le gouvernement.