eiil-flag.jpgPendant ce temps, les djihadistes sunnites de l'État islamique en Irak et au Levant (E.I.I.L.) poursuivent leur progression sur trois axes vers la capitale irakienne. Les forces rebelles se trouvent désormais à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Bagdad.

L'armée irakienne tente tant bien que mal de ralentir leur avancée par des raids aériens et des offensives terrestres. Le gouvernement a d'ailleurs annoncé vendredi avoir mis en place un nouveau plan pour protéger la ville.

«Il s'agit d'une situation exceptionnelle et tout relâchement permettra à l'ennemi de tenter d'attaquer Bagdad. ... Il faut que nous soyons prêts», a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur, le général Saad Maan. Ce plan prévoit entre autres un déploiement massif de forces de sécurité.

Les États-Unis n'enverront pas de troupes
Le président américain Barack Obama a exclu vendredi toute intervention militaire de troupes américaines en Irak. «Nous ne pouvons pas le faire à leur place», a déploré M. Obama en précisant que les États-Unis avaient investi beaucoup d'argent dans la formation des forces de sécurité irakiennes. Cela dit, M. Obama entend étudier les autres possibilités qui s'offrent à lui pour soutenir, avec d'autres pays de la région, le gouvernement irakien.«J'ai demandé à mon équipe ... de préparer un éventail d'options pour soutenir les forces de sécurité irakiennes», a poursuivi le président depuis la Maison-Blanche. Il a prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à une action américaine «du jour au lendemain» et que le processus de décision et de planification d'une action, quelle qu'elle soit, devrait prendre «plusieurs jours».

Les chiites lancent un appel aux armes et possible soutien de l'Iran
Craignant un renversement du gouvernement chiite du premier ministre Nouri Al-Maliki et pour la sécurité des populations qui sont directement menacées par les insurgés sunnites, un représentant du grand ayatollah Ali Al-Sistani, la plus haute autorité du chiisme en Irak, a appelé vendredi toute la population irakienne à se lever et à prendre les armes pour défendre le pays et repousser l'offensive des troupes de l'E.I.I.L.: «Les citoyens qui peuvent porter les armes et combattre les terroristes pour défendre leur pays, leur peuple et leurs lieux saints, doivent se porter volontaires et s'enrôler dans les forces de sécurité pour mener cet objectif sacré.».

L'Iran chiite pourrait se porter au secours de l'Irak de Nouri Al-Maliki. Préoccupé par la progression des sunnites en Irak, l'Iran n'exclut pas la possibilité de coopérer avec les États-Unis dans le dossier irakien. «Nous pouvons travailler avec les Américains pour mettre fin à l'insurrection au Proche-Orient», a déclaré le responsable iranien en faisant référence aux événements en Irak. «Nous sommes très influents en Irak, en Syrie et dans de nombreux autres pays.»

Allié du président syrien Bachar Al-Assad, l'Iran s'inquiète du contrôle du E.I.I.L. sur un territoire qui chevauche la frontière entre la Syrie et l'Irak. Or, les djihadistes profitent de la rébellion contre le gouvernement syrien pour progresser vers Bagdad. Tous deux confrontés à des djihadistes sunnites, les deux anciens ennemis pourraient faire front commun dans ce dossier.