Dans une nouvelle vidéo de 38 minutes et 33 secondes, publiée le 24 janvier par le bureau de Daesh dans la wilaya de NINAWA (Ninive); le groupe armé présente pour la première fois les drones bombardiers engagés dans la bataille de Mossoul qui l'oppose aux forces irakiennes. Dépourvu d'aviation, il semble désormais que Daesh ait trouvé un moyen de frapper à partir du ciel.

Dans cette vidéo intitulée FURSAN EL-DAWAWIN (Les cavaliers des offices), 19 séquences filmées par une camera embarquée sur l'engin volant, montrent un drone qui se positionne au dessus de groupes de soldats ou de véhicules militaires des forces irakiennes avant de lâcher sa grenade.

Un groupement de soldats irakiens touché par un drone à Mossoul

Ses mini-bombes d'environ 20 cm, à trajectoire aléatoire, semblent être inefficaces en terme de dégâts. Vue le poids de la grenade qui ne dépasse guère 1 kg, ces petits drones ne peuvent en effet pas porter suffisamment d'explosifs pour représenter une menace réellement significative sur le plan militaire, selon un responsable américain. Ce qui complique les choses: la chute libre de la bombe, fortement soumise aux forces du vent, demande à l'opérateur une très bonne maîtrise et une grande dextérité. Cela dit, un drone-bombardier de Daesh a déjà semé la mort, le 2 octobre 2016, deux combattants kurdes avaient été tués à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien.

Un drone muni de deux mini-bombes

La vidéo montre deux hommes cagoulés sur une falaise. Un des deux, porte un drone bleu ciel avec une seule main. L'engin volant de 2m d'envergure, ne semble pas être lourd. Un site Internet sioniste l'identifie comme étant le modèle en polystyrène de type Skywalker. Il est en vente libre sur le web pour la modique somme de 200$. D'après l'agence de presse iranienne, MashreghNews, ces drones sont de fabrication turque. Ils sont équipés de caméras GoPro, capables de transmettre des images en ligne par wi-fi. Pour sa part, un officier irakien, indique que des informaticiens de Daesh ont modifié des drones achetés à Dubaï et en Turquie pour améliorer leur amplitude de vol, la durée de leur batterie, leur capacité à filmer la nuit et leur puissance de charge.

Un drone-bombardier de Daesh, muni de 3 caméras GoPro

Il convient de noter que la défense contre ces instruments n’est pas simple. Les radars conventionnels, incapables d'identifier un drone à courte portée, doivent être mis au point, qui plus est, l'interception se fait avec des missiles sol-air de la défense contre-avions. Inutile de préciser que le rapport coût-efficacité est déséquilibré vue qu'un missile sol-air coûte 1000 fois plus cher...