Voici une synthèse qui met en évidence les aspects essentiels abordés par les concurrents les plus en vue, selon des experts, à savoir le président sortant Abdelaziz Bouteflika et le candidat libre Ali Benflis.

PROGRAMME ECONOMIQUE ET SOCIAL
Le staff engagé dans la campagne électorale pour le candidat Abdelaziz Bouteflika a choisi comme slogan "Notre serment pour l'Algérie".

election-07-04-2014.jpgAu plan économique et social, son programme est scindé en trois parties, à savoir le bilan de trois quinquennats: des accomplissements à préserver et à amplifier, le nouveau quinquennat: un nouveau pacte pour le développement et le progrès, et enfin de la mise en œuvre du programme de croissance.

Dans la première partie, les rédacteurs du programme du président sortant mettent en relief les réalisations à tous les niveaux réalisés par l'Algérie depuis 1999-2004, depuis le premier quinquennat du président sortant à ce jour.

Pour eux, "le retour de la paix et de la sécurité, le raffermissement de la cohésion sociale et la gestion avisée des ressources nationales ont permis le lancement de trois plans successifs d'investissements publics dans les infrastructures et le développement humain qui ont doté le pays de nouveaux atouts considérables pour la réussite de son ambition d'assurer un développement économique et social soutenu et durable". De plus, ajoutent-ils, le pays a pleinement reconquis sa place et son rôle sur la scène régionale et internationale.

Dans la seconde partie du programme, il y a lieu de conforter la stabilité du pays, d'enraciner une démocratie apaisée, une thématique qui passe par la garantie d'un service public performant et la lutte efficace contre la corruption. Aussi, il y est abordé la valorisation du capital humain, la promotion de la femme, de la jeunesse et de la culture, la construction d'une économie émergente, le renforcement des liens de solidarité sociale, ainsi que des mesures en direction de la communauté nationale établie à l'étranger.

Dans la partie consacrée à la mise en œuvre du programme de croissance, "ce plan visera la réalisation d'un taux annuel de croissance de l'économie de 7% en vue de poursuivre la réduction du taux de chômage et d'élever le niveau de vie des citoyens", conclut-on.

Le programme du candidat Ali Benflis, lancé sous le slogan "Ensemble pour une société des libertés", se découle en trois projets: celui de la réforme de l'Etat et des institutions, la stratégie nationale de développement ainsi que le projet de développement humain et social.

Dans le premier volet, 15 aspects sont développés, dont celui d'une justice indépendante et crédible, le renforcement du pluralisme politique et une consolidation de la démocratie, une plus grande transparence des institutions, un Etat plus décentralisé, une société civile plus impliquée dans la sphère publique, des libertés syndicales et d'association renforcées ainsi que le droit à l'information.

Quant au volet de la stratégie nationale de développement, la question se pose de savoir si M. Benflis arrive au pouvoir d'"améliorer l'environnement de l'entreprise et de l'investissement, d'engager une grande réforme fiscale et budgétaire et de favoriser la création d'emplois durables, de réformer la gouvernance de l'Etat actionnaire, acteur économique et régulateur et d'initier une stratégie nationale de l'énergie".

Enfin, concernant le projet de développement humain et social, le candidat Benflis promet "l'amélioration de la qualité de l'enseignement et de la formation à tous les niveaux, assurer un meilleur accès aux soins pour tous et au logement, protéger et valoriser l'Islam ainsi que le réaménagement du territoire pour assurer une meilleure préservation de l'environnement".

POLITIQUE EXTERIEURE
En matière de politique extérieure, le candidat Bouteflika s'engage dans son programme à s'inscrire dans la ligne de conduite entreprise jusque-là. "Des constantes diplomatiques pour lesquelles l'Algérie est connue".

Dans son programme, il est mentionné que l'action internationale de l'Algérie sera conforme à la charte et aux principes des Nations Unies ainsi qu'à ceux du non-alignement et des organisations dont l'Algérie fait partie.

Parmi les axes prioritaires de la politique extérieure du pays, M. Bouteflika promet qu'il s'agira du renforcement de la coopération avec les pays du Sahel.

Sur les dossiers palestinien et du Sahara occidental, l'Algérie appuiera le premier à bâtir son Etat et soutenir le second dans son droit d'autodétermination.

Si M. Bouteflika est réélu, il promet de continuer à promouvoir concrètement le partenariat et la solidarité entre les ensembles africain, arabe et méditerranéen.

Avec l'Union européenne, la coopération sera intensifiée pour aboutir, à l'horizon 2020, à la mise en œuvre de la zone de libre-échange Europe-Algérie.

Aussi, l'Algérie, qui entretient des relations amicales et une coopération de plus en plus dynamique avec les pays d'Amérique, des Caraïbes, de l'Asie et de l'Océanie, s'emploiera à les développer au double plan de la concertation politique et des liens économiques et culturels, lit-on sur le programme du président sortant.

En renouvelant la confiance en la personne de M. Bouteflika, l'Algérie contribuera dans la lutte antiterroriste, contre le trafic de drogue et les autres formes de criminalité organisée, maîtrise de la globalisation, changements climatiques, désarmement, dialogue des civilisations, et gouvernance mondiale, ajoute-on.

Pour son rival Ali Benflis, on peut lire au chapitre consacré à la politique extérieure de son programme électoral, qu'il est nécessaire de mettre en cohérence les objectifs de la politique extérieure de l'Algérie avec les choix nationaux en modernisant et en redéfinissant les missions assignées à la diplomatie algérienne dans le cadre des valeurs nationales et des intérêts de la Nation.

Au sujet des relations internationales, notamment avec le Maghreb, l'Afrique et tous les partenaires de l'Algérie, les rédacteurs du programme électoral de l'ex-chef du gouvernement sous Bouteflika (août 2000-mai 2003) ont souligné l'importance de les renforcer, tout en proposant de créer des missions économiques et commerciales dans les principaux pays partenaires commerciaux et dans les pays qui représentent un marché porteur pour les exportations.

Si les Algériens accréditent M. Benflis de leur voix, il promet de mettre en œuvre des mécanismes de coopération culturelle, éducative et universitaire, ainsi que la mise en place des mécanismes de coopération internationale décentralisée.

Pour cette échéance électorale, six candidats, dont le président Bouteflika et un de ses anciens chefs du gouvernement Ali Benflis sont entrés le 23 mars en campagne électorale, laquelle se poursuivra jusqu'au 13 avril. Ils tenteront de convaincre les 23 millions d'électeurs de voter pour eux.

Outre MM. Bouteflika et Benflis, les quatre autres candidats à la magistrature suprême du pays sont la secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT) Louisa Hanoune, le président du Front national algérien (FNA) Moussa Touati, le chef du parti AHD 54, Ali Fawzi Rebaine, et le leader du Front El Moustakbel (FM), Abdelaziz Belaid.