pas-de-gaz-de-schiste.jpgCette méthode d’extraction, qui consiste à injecter à très haute pression de l’eau mêlée à du sable et à des produits chimiques pour libérer le gaz de la roche, est très controversée et souvent invoquée par les pays qui refusent d’exploiter le gaz de schiste. M. Saïd Sahnoun, le d.g. de la Sonatrach, a assuré que «le puits pilote d’In Salah était en train de produire du gaz propre» et que les rejets des eaux étaient gérés.

Avant lui, plusieurs membres du gouvernement ont tenté de convaincre les récalcitrants. «Le citoyen doit savoir qu’il n’y a pas un État qui peut nuire à ses enfants», a plaidé dimanche la ministre de l’Environnement, Dalila Boudjemaa. «Lorsque nous arriverons à la phase d’exploitation, les technologies nécessaires seront prêtes», a-t-elle argumenté. Dans une autre déclaration, la ministre de l’Environnement avait indiqué à Sidi Bel-Abbes, que le gaz de schiste "n’a pas d’impact négatif sur l’environnement".

D’autres ministres ont accusé l’opposition d’«attiser le feu de la discorde» sur cette question d’une importance majeure dans un pays qui vit essentiellement de la vente de pétrole et de gaz. «Le gaz de schiste est en fait un élément déclencheur», observe l’ancien premier ministre Ahmed Benbitour, passé dans l’opposition, qui prévoit une montée des revendications sur les dossiers politiques, notamment liés à la décentralisation.

Pour le sociologue Toufik Guettouche, les habitants du sud «sont devenus plus sensibles aux questions d’environnement grâce à l’université, aux médias et aux réseaux sociaux». Dans ce contexte, «les autorités ont mis beaucoup de retard à réagir et entamer un dialogue après l’échec de la force».

M. Sahnoun a annoncé qu’une campagne de communication serait lancée pour expliquer les enjeux car l’entreprise comprend l’inquiétude ou l’appréhension, qui se cristallisent sur les conséquences de la fracturation hydraulique dans une zone qui recèle d’importantes ressources hydriques souterraines.

Pour rappel, les ressources techniquement récupérables de gaz de schiste en Algérie s’élevaient à 20 000 milliards de m3, les réserves en gaz conventionnel prouvées sont estimées à plus de 4000 milliards de m3 et celles en pétrole à plus de 12 milliards de barils.