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Une source sécuritaire a indiqué que les walis de Tamanrasset, Adrar et Illizi s'étaient réunis dernièrement afin de mettre en place toutes les mesures nécessaires pour faire face à un flot de réfugiés qui traverseront les frontières sud et sud-est de l'Algérie à la recherche d'un refuge dans le pays voisin.

Pour les bien accueillir, les autorités centrales ont, selon la même source, instruit les walis de préparer toute la logistique (tentes, nourriture, médicaments et poches de sang) pour la circonstance.

A l'issue de la rencontre ayant regroupé les walis, il a été décidé, ajoute la source, d'installer des cellules de crise composées de représentants des communes frontalières concernées, du Croissant Rouge algérien, de la Gendarmerie nationale, ainsi que des ministères de la Santé et de celui de la Solidarité nationale.

Cette démarche d'anticipation a été prise par Alger suite à des rapports des services de renseignement faisant état d'une probable extension des hostilités en Libye vers le sud et l'ouest libyen ainsi que de l'enlisement de la situation sécuritaire au nord du Mali.

Pour rappel, les frontières algéro-maliennes et algéro-libyennes sont fermées pour des raisons de sécurité. cela dit, pour des raisons humanitaires, l'Algérie avait ouvert ses portes aux réfugiés des deux pays voisins, voire à ceux venus même de la Syrie.

Le racisme souffle en Algérie
Les réfugiés maliens, libyens et syriens qui arrivent en Algérie ou qui ne font que traverser le pays pour tenter de rallier l'Europe, sont désormais nombreux à s'établir dans les grandes villes du Nord. Les derniers événements en Libye ont accentué le phénomène, déjà aggravé par la guerre en Syrie et au Mali ainsi qu'aux immigrants clandestins arrivés des pays subsahariens.

En Algérie,le racisme ne se cache plus. Au cœur de la plaine agricole qui borde Alger, la ville de Boufarik accueille dans un terrain vague un camp de toile où s'entassent des centaines de personnes dans des conditions sommaires. Les Boufarikois les appellent le "camp des Africains", le "camp des noirs" voir même le "camp des Nègres". Plusieurs camps similaires sont disséminés un peu partout dans le pays.

"Ils ont amené avec eux les maladies (le Sida), ils ne se lavent même pas" s'exprime Amine, "Ces Africains propagent les maladies (le Sida), sont sales et ne travaillent pas", affirment Karim. Les réactions sont plus graves quand c'est un articles de presse qui le dit. En effet, dans un de ses numéros, le quotidien Al-Fadjr en a fait la Une: "Des milliers d'Africains qui ont envahi les rues de la capitale", accusés de "propager les épidémies et d'autres maux sociaux comme le trafic de la fausse monnaie".

Sachant que les chiffres officiels indiquent un nombre de 8.258 cas de sida en Algérie, soit un pourcentage de 0,022%; sur quelle base arrive-t-on à établir un lien entre une prétendue propagation du virus du Sida et l'arrivée des réfugiés et migrants?

Ex-touristes devenus des réfugiés
Il est à noter que le statut des syriens établis en Algérie n'est pas un statut de réfugiés mais plutôt celui de clandestin en situation irrégulière. Sauf que les autorités, pour des raisons humanitaires, ferment les yeux. Le facteur essentiel de ce flux est du au fait que les déplacements bilatéraux entre les populations des deux pays ne sont pas restreints par un visa. Les frais de transport étant de moindre coût, les syriens ont plus de facilités à rejoindre le sol algérien par voie aérienne et terrestre via la Tunisie. Une source sécuritaire a indiqué à AlgerLaBlanche.com que la Direction de sureté nationale estime le nombre de réfugiés arrivés en Algérie depuis le début du conflit syrien, à plus de 8000 personnes. N'ayant droit qu'à un établissement de 3 mois sans visa, ses ex-touristes devenus des pseudo-réfugiés n'ont d'autres moyens que de mendier pour subvenir à leurs besoins.

"Les syriennes squattent les portes des mosquées pour mendier quelques dinars" commente Nacer. "C'est rendu qu'ils n'hésitent même plus à t'interpeller dans la rue pour te sortir le fameux refrain! 10DA pour aider ton frère le syrien" s'exprime Malek.

Quand nous entendons ses commentaires, on se demande bien où est passée l’hospitalité et la générosité des algériens? Ce refus de l’autre est un signe claire de la montée du racisme en Algérie.