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Le procès du groupe Sonatrach, la première société en Afrique, avec un chiffre d'affaires à l'exportation de plus de 63 milliards de dollars en 2013, a été renvoyé au mois d'Avril à la demande de la défense qui a exigé la présence de témoins qui ne se sont pas présentés à l'ouverture.

L'ancien PDG du groupe, Mohamed Meziane, deux de ses enfants et huit ex-directeurs exécutifs de Sonatrach font partie des 19 accusés, dont sept en détention, cités à comparaître devant la cour criminelle d'Alger.

Ils sont poursuivis notamment pour association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, blanchiment et corruption dans le cadre de marchés conclus "de gré à gré" avec des compagnies étrangères, contraires à la réglementation.

Mohamed Meziane est soupçonné d'avoir accordé à Funkwerk-Algérie des marchés de plus de 130 millions de $us en contrepartie de cession d'actions à ses deux enfants.

La societé allemande Funkwerk, spécialisée dans le développement et la fabrication de systèmes de communications pour les entreprises et le secteur du transport, devait fournir à la Sonatrach un système de télésurveillance de ses installations.

Le marché aurait également donné lieu à des commissions de 5 millions de $us qui auraient servi à financer des cadeaux, dont un appartement à Paris, à la famille de M. Meziane.

Mohamed Meziane est aussi soupçonné d'avoir favorisé la société italienne Saipem, filiale d'ENI, dans un contrat de 650 millions de $us pour la réalisation d'un gazoduc entre l'Algérie et l'Italie.

Saipem, dont le directeur pour l'Algérie avait pour conseiller un des fils de M. Meziane, avait ensuite sous-traité le marché à la société française Spiecapag qui était sa concurrente lors de la soumission.

Un troisième dossier concerne la rénovation d'un immeuble de la Sonatrach au centre d'Alger. D'un montant de plus de 70 millions de $us, il aurait été confié de manière illégale à une autre entreprise étrangère.

Un autre dossier dit "Sonatrach 2", qui concerne également des affaires de corruption, est en cours d'instruction. Il implique notamment l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, contre lequel un mandat d'arrêt international a été délivré avant d'être annulé pour des raisons de procédure.