Priorité d'abord au plan d'action. Le projet de révision de la Constitution ne va pas ouvrir le bal.

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Contrairement aux informations rapportées par la presse, le projet de révision de la Constitution ne sera pas examiné de sitôt. L'Exécutif s'attelle actuellement à élaborer sa feuille de route pour ce début de quinquennat.

Tenu par l'obligation de la présenter devant le Parlement, le staff de M.Sellal accélère la procédure afin de la soumettre prochainement devant le Conseil des ministres.

«Nous sommes en train de confectionner les schémas du plan d'action du gouvernement», a confié un proche du gouvernement à L'Expression. Notre source indique que les ministres avaient un délai jusqu'à hier pour remettre leur plan sectoriel au Premier ministère.

Devant des attentes énormes exprimées à tous les niveaux, le gouvernement est appelé à réagir pour éviter la montée de la grogne sociale. Notre source précise que l'urgence est de tracer une politique qui sera en mesure de répondre aux aspirations des citoyens.

Alors que tout le monde attend le remaniement, l'Exécutif poursuit tranquillement sa mission. Remaniement ou pas remaniement, notre source assure que dans les deux cas de figure l'Exécutif est tenu de dévoiler son plan d'action dans moins d'un mois.

Ce plan d'action doit être validé par le président de la République et soumis ensuite au Parlement avant la fin de la session parlementaire d'automne. Vu que le facteur temps presse, le gouvernement doit faire vite et bien pour passer à une autre étape.

Concernant la révision de la Constitution, notre source assure qu'elle ne sera pas programmée dans l'agenda du Conseil des ministres.

«Certes, le projet est prioritaire, mais le Conseil des ministres sera la dernière étape du processus avant qu'il ne passe au Parlement où il fera l'objet d'un référendum», a tenu à éclaircir notre source. La même source rappelle, dans ce sens, les dernières déclarations du président réélu qui avait bien parlé d'une révision consensuelle. L'expression consensuelle, souligne notre source, résume clairement le cheminement de ce processus à travers l'ouverture de concertations avec les différents partis politiques et des personnalités nationales.

Lors du discours prononcé à la cérémonie de prestation de serment, le président Bouteflika a assuré que le chantier des réformes politiques aboutira à une révision constitutionnelle consensuelle où toutes les forces politiques et les principales représentations de la société civile ainsi que les personnalités nationales seront conviées à s'associer à cette entreprise.

Une déclaration qui confirme davantage que les consultations menées en 2011 par le président du Sénat ne seront plus prises en considération. La conjoncture a changé et les données aussi.

En relançant une nouvelle fois les concertations, le président de la République veut sérieusement impliquer toutes les parties dans l'élaboration du chantier de la Loi fondamentale du pays.

Sachant que l'ancienne méthode a été vivement contestée par les partis politiques, le projet de révision de la Constitution ne sera pas du prêt-à-porter. Il sera l'oeuvre de toutes les parties de la société, à savoir partis politiques, associations, experts et des personnalités nationales.

Tous ces intervenants vont se mettre d'accord sur la plate-forme et le contenu de la future Constitution. Une fois la plate-forme conçue, le projet de révision de la Constitution fera l'objet d'examen par le Conseil des ministres.