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Les ménages algériens consacrent en moyenne annuellement 42 % de leur budget de consommation à l’alimentation, selon l’Office national des Statistiques (ONS). Mais durant le ramadan, environ 60 % du revenu du ménage part dans des achats liés au mois sacré, essentiellement de la nourriture, affirme Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans (Anca).

Pourtant, de nombreuses familles algériennes vivent avec un salaire qui ne leur permet pas d’excès. Mais au moment du ‘Ftor’, la table se doit d’être remplie de plats variés et copieux. Certaines familles n'hésitent pas à utiliser une seconde table.

Le même phénomène est également constaté au Maroc et en Tunisie, où les commerces d'alimentation sont pris d’assaut tous les après-midi en prévision du repas du soir.

«Dans l’islam, les excès sont interdits toute l’année et plus encore durant le ramadan. Or, les Algériens font le contraire. D’ailleurs, au début de l’islam, les croyants n’avaient le droit de manger qu’une seule fois -Ftor- en 24 heures, le soir, et n’étaient plus autorisés à se nourrir jusqu’au crépuscule -Imsak- suivant. Nombre d’Algériens n’observent pas le jeûne par conviction mais par habitude, par conformisme». Souligne Saïd Djabelkheir, islamologue.

Yamina Rahou, sociologue au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d’Oran, estime que «l’aspect culturel» du ramadan a peu à peu pris le pas sur «l’aspect religieux».

«Je prépare plein de plats durant le ramadan. Trop de plats, c’est le seul mois de l’année où on mange tous en famille alors je me lâche.» admet Mme Yamina, 65 ans.