Retour sur le récit des événements; le 1er octobre 1990, des Rwandais exilés et regroupés au sein du FPR (Front patriotique rwandais, constitué essentiellement de Tutsi) décidèrent de revenir au pays à partir de l'Ouganda, et de prendre le pouvoir par les armes. En réponse, les autorités rwandaises (constitué de Hutus) menèrent une double stratégie: se défendre avec l'armée contre l'agression militaire du FPR et exterminer tous les Tutsi de l'intérieur du Rwanda. Les autorités rwandaises perdirent la guerre civile au profit du FPR mais atteignirent en revanche leur objectif génocidaire contre les Tutsis.

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L'ONU estime qu'environ 800 000 Rwandais, en majorité Tutsi, ont perdu la vie durant ces trois mois. Ceux qui parmi les Hutus se sont montrés solidaires des Tutsis ont été tués comme traîtres à la cause hutu. D'une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l'histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour.

La discrimination rwandaise entre Hutus et Tutsis, qui a atteint un point culminant en 1994, s'est construite dans un processus historique complexe entre la réalité de la population du Rwanda et la façon dont les colonisateurs d'une part, et les divers Rwandais d'autre part, l'ont perçue et expliquée.

Vingt ans plus tard, le pays est en paix. Mais les Rwandais sont-ils vraiment apaisés quand les rescapés doivent vivre à côté d'un bourreau? Quand il faut cohabiter avec une personne qui n'avait pas hésité à tuer, à coups de machette, son voisin?