general-sherman.jpg
Le combat du feu par le feu, pour sauver les forêts. Pratique ancestrale; les séquoias millénaires de Californie en sont témoins. Pour sauver les forêts des incendies de plus en plus fréquents et violents qui dévastent l’Ouest américain, il faut parfois combattre le mal par le mal. En l’occurrence par le feu. "Ça paraît un peu étrange à dire, mais voici un siècle qu’il n’y a pas suffisamment d’incendies en Californie", dit Rebecca Miller, chercheuse à l’Université de Californie du Sud (USC) de Los Angeles.

Pratiqués de manière ancestrale par les tribus amérindiennes de la région, ces brûlages sont destinés à éclaircir les sous-bois en consumant broussailles et troncs morts tombés au sol, autant de combustibles qui peuvent attiser l’intensité des feux de forêt.

Cette politique d’écobuages a porté ses fruits la semaine dernière, lorsque la Forêt géante du parc national de Séquoia, qui abrite les arbres les plus volumineux du monde dont le recordman baptisé Général Sherman (11 mètres de diamètre à la base, 83 mètres de haut), a été menacé par l’incendie "KNP".

Les flammes se sont approchées à seulement 30 à 40 mètres du "Général Sherman", dont la base avait été enveloppée d’une couverture de protection ignifugée. Du jamais vu, le problème, c’est qu’il y a des milliers de km2 qui n’ont pas été traités par des brûlages dirigés dans la Sierra Nevada, le seul endroit au monde où les séquoias géants poussent.

Au contraire, ces arbres pour certains âgés de 2000 à 3000 ans ont besoin des incendies pour se reproduire: la chaleur des flammes fait éclater les cônes tombés au sol comme du pop-corn pour en libérer des centaines de graines.

Ces géants qui ont besoin des incendies pour se reproduire, ne sont pas adaptés aux feux plus intenses qui ont eu tendance à se déclarer ces dernières années à la faveur du changement climatique.