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Les violences qui secouent le pays depuis que le président Pierre Nkurunziza a décidé de se faire réélire pour un nouveau mandat, ignorant les protestations de l'opposition qui jugeait cette initiative anticonstitutionnelle, sont encore montées d'un cran après des attaques contre des camps de l'armée la semaine dernière à Bujumbura.

«Le Burundi a atteint le point de rupture et est au bord de la guerre civile», a estimé Zeïd Ra'ad al Hussein pendant une session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève.

«Nous avons établi que 312 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations contre un possible troisième mandat de Pierre Nkurunziza, dont 19 enfants. Pendant les violences du week-end dernier, le gouvernement a avancé un bilan de 87 morts, mais les chiffres qui nous ont été donnés d'autres sources sont considérablement plus élevés», a-t-il ajouté.

Le Haut-Commissaire a appelé la communauté internationale à répondre avec fermeté à la détérioration de la situation, en imposant notamment des interdictions de voyages et un gel des avoirs financiers aux responsables des violences.

Il a aussi suggéré que les frontières du Burundi soient davantage contrôlées, y compris par des drones, pour empêcher l'afflux d'armes.

Les États-Unis ont demandé l'envoi d'une mission d'enquête internationale au Burundi. Zeïd Ra'ad al Hussein et le Conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, souhaitent pour leur part la saisine de la Cour pénale internationale.