farzana-parveen.jpgLes quatre suspects ont été appréhendés, alors que le père de la victime est déjà détenu par la police. Il s'agit d'un oncle et deux cousins de la victime, Farzana Parveen, ainsi qu'un chauffeur. Deux des frères de la jeune femme sont toujours recherchés par la justice pakistanaise. Ces nouvelles arrestations surviennent après que le premier ministre du pays, Nawaz Sharif, eut exigé des résultats urgents dans cette affaire.

Pour rappel, Farzana Parveen, qui était enceinte, a été sauvagement attaquée par sa famille alors qu'elle se rendait au tribunal, mardi, en compagnie de son mari, à Lahore, dans le nord du Pakistan. Atteinte à la tête par plusieurs briques, trouvées par ses assaillants sur un chantier de construction adjacent, la femme de 25 ans a succombé à ses blessures. La scène s'est déroulée devant des policiers, qui sont restés impassibles.

Au nom de l'honneur!
Ce meurtre, commis au nom de l'honneur parce que la jeune femme, qui refusait un mariage arrangé, a choisi de vivre avec celui qu'elle aimait et qu'elle a marié sans la permission de son père, a soulevé une vague d'indignation dans le pays et à l'étranger. La famille de la jeune femme, qui trouvait que la dot de son prétendant n'était pas assez élevée, l'a accusé d'avoir enlevé leur fille. C'est en se rendant au tribunal dans le cadre de cette accusation que le couple a été attaqué.

Quant au mari de Farzana Parveen, agé de 45 ans, il réclame que les responsables du meurtre soient tués devant lui à coups de briques, de la même façon dont son épouse est morte. «S'ils meurent dans la souffrance, je serai heureux», a déclaré Mohammad Iqbal à l'AFP.

Le mari avait lui-même assassiné sa première femme
Mais en dépit du drame qu'il vit, l'homme a fait une confession étonnante aux journalistes, avouant candidement qu'il avait lui-même tué sa première femme avant d'épouser Farzana Parveen. «J'étais amoureux de Farzana. Et c'est à cause de cet amour que j'ai tué ma première femme en l'étranglant», a confié Mohammad Iqbal à l'AFP.

«Un jour je me rendais chez Farzana, mais ma femme m'a bloqué le passage d'une façon qui m'a rendu furieux. Je ne voulais pas la tuer, je regrette mon geste», a déclaré l'homme. Comme il refuse le pardon aux meurtriers de sa femme, il pourrait toucher la «diya», une compensation financière déterminée par un juge que doit verser l'auteur d'un meurtre ou sa famille aux proches de la victime, selon les règles de l'islam.

Pas moins de 1000 femmes ou adolescentes ont été tuées au Pakistan l'an dernier pour avoir «déshonoré» leur famille, souligne la Commission pakistanaise des droits de l'homme, qui dénonce l'impunité des responsables de ces meurtres en dépit de lois qui interdisent les mariages forcés et qui punissent les crimes d'honneur.