armee_russe.jpg
Quoi qu’il en soit, l’annonce de ces tirs par la frégate Daghestan (projet 11661K) et les corvettes lance-missiles Grad Sviajsk, Ouglitch et Veliki Oustioug (projet 21631), qui appartiennent à la flotte russe en mer Caspienne aura été surprenante, dans la mesure où, d’un point de vue opérationnel, ils ne se justifiaient pas.

En effet, la Russie dispose, en Syrie, de plus de 28 bombardiers qui ont déjà frappé les zones visées par ces missiles de croisières. Ces derniers ont détruit 11 cibles. Qui plus est, les navires russes croisant en Méditerranée orientale auraient pu tout aussi bien être sollicités, d’autant plus qu’ils sont nettement plus proche du théâtre des opérations que ceux de la mer Caspienne.

Au soir des tirs de ces missiles, le ministère russe n’a pas lésiné sur la communication, en diffusant une vidéo montrant les lancements. Le chef des opérations de l’état-major russe, le général Andreï Karpalatov, y est allé de son couplet, en précisant que ces frappes, qui ont demandé une «intense préparation», notamment au niveau du renseignement, avaient été précédemment approuvées par les pays partenaires (l’Iran et l’Irak).

«L’écart avec les cibles est inférieur à 5 mètres», a aussi fait valoir le général Karpalatov. «Les résultats des frappes confirment la haute efficacité des missiles de longue portée, presque 1.500 kilomètres», a pour sa part commenté Sergueï Choïgou, le ministre russe de la Défense.

Ainsi, le lancement de ces 26 missiles par la flotte de la mer Caspienne et dont la portée approcherait les 2.600 km, apparaît plus comme étant une démonstration de force de Moscou adressée non pas aux adversaires du régime de Bachar el-Assad mais aux États-Unis et à l’Otan. D’autant plus que les 3M14 Kalibr, dont c’était l’épreuve du feu, peuvent être dotés de charges conventionnelles et nucléaires.

À noter que les Tomahawk, l’équivalent américain du missile russe 3M14 Kalibr, ont tous été retirés du service.