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Le Congrès uruguayen a approuvé en décembre un texte qui autorise la culture et la vente de marijuana, une première mondiale, avec pour objectif de lutter contre le crime organisé et la vente d'herbe provenant essentiellement du Paraguay.

Le président José Mujica a signé mardi le décret détaillant cette nouvelle loi. Le texte précise que chaque Uruguayen pourra acheter légalement jusqu'à dix grammes de marijuana par semaine à un prix compris entre 35 DZD et 50 DZD le gramme.

Les militants qui ont soutenu la mesure affirment que la marijuana légale sera de très bonne qualité et abordable.

«On ne peut pas comparer une fleur dont la qualité est contrôlée par le ministère de la Santé publique (...) avec un produit paraguayen qui est nocif parce qu'il contient des substances exogènes», a dit Bruno Caballeros, du Mouvement de libération du cannabis.

Selon lui, la marijuana légale coûtera environ cinq fois moins cher qu'un produit de même qualité au marché noir actuel.

La loi prévoit également d'autoriser chaque Uruguayen à cultiver jusqu'à six plants de cannabis ou l'équivalent de 480 grammes pour sa consommation personnelle, et la formation d'associations de fumeurs de 15 à 45 personnes, qui pourront cultiver 99 plants au maximum.

L'initiative du président Mujica, un ancien guérillero marxiste âgé de 78 ans, qui se démarque de ses homologues par son train de vie modeste et ses utopies, a attiré de nombreux regards sur l'Uruguay et l'expérience pourrait servir d'exemple à d'autres pays.

Les autorités ont restreint les autorisations de culture et de consommation aux seuls Uruguayens enregistrés dans une base de données confidentielles afin de ne pas devenir un centre mondial du narco-tourisme.

En outre, Mujica a prévenu qu'il ferait marche arrière si la loi n'avait pas les résultats escomptés. «Nous voulons miner le trafic de drogue en le privant d'une partie du marché», a-t-il dit vendredi.

L'Uruguay a vécu sous le joug d'une dictature militaire de 1973 à 1985 avant de devenir un des pays les plus libéraux d'Amérique latine et de légaliser, notamment, le mariage homosexuel et l'avortement.