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Hakim Debbazi avait 55 ans; il est décédé le 24 avril en prison, sans que les raisons de cette mort ne soient clairement établies. Le gouvernement s’est retranché dans le silence, cherchant manifestement à minimiser la mort de cet énième militant pro-Hirak, en "détention provisoire" sans l’ombre d’un procès.

La famille de la victime a donc décidé de porter plainte contre l’Etat pour "homicide involontaire" et "non assistance à personne en danger, ont annoncé ses avocats. Le quinquagénaire père de 3 enfants, avait été arrêté en février 2022, pour des posts sur Facebook. La tante du défunt, l’avocate Heloise Sadeg, qui a déposé la plainte au tribunal de Sidi Mhamed d’Alger, réclame "un milliard d’euros de réparation" pour la famille de Hakim Debbazi. Hakim Debbazi a été "retrouvé mort dans des circonstances troubles dans la prison de Koléa", a précisé la défense de l’ancien détenu, dans un communiqué.

"Le directeur de la prison de Koléa, le directeur général des prisons, le juge d’instruction, le ministre de la Justice et l’Etat algérien" sont tous "responsables de ce drame national qui a ému toute l’Algérie en plein mois de ramadan" pour l’avocat et tante de la victime, a indiqué a indiqué Me Tarek Mektoub, l’un des avocats de la famille.

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) a indiqué qu’une demande de mise en liberté provisoire de Debbazi, introduite il y a quelques semaines en raison de son état de santé déjà préoccupant, a été rejetée par le tribunal.

Les avocats du défunt ont déploré le silence assourdissant du ministère de la Justice qui 'n’a toujours pas donné d’explication ou fait une autopsie pour déterminer les causes réelles du décès du détenu politique".

En mai 2019, le défenseur des droits de l’Homme, Kamel Eddine Fekhar, en détention provisoire, est décédé à l’hôpital de Blida où il avait été transféré dans un état comateux. En décembre 2016, le journaliste Mohamed Tamalt qui purgeait une peine de deux ans, est décédé après une évacuation vers l’hôpital de Bab El Oued. Selon le Comité national pour la Libération des détenus (CNLD), l’Algérie compte encore près de 300 personnes emprisonnées et en lien avec le Hirak ou la défense des libertés individuelles.