Le professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue et président de l'Office français de prévention du tabagisme, attaque le constat alarmiste fait par des chercheurs américains sur les effets de la cigarette électronique.

Selon l’étude, si chauffée au maximum et aspirée profondément, la vapeur contenant de la nicotine dans les cigarettes électroniques peut former du formaldéhyde, une substance cancérogène qui se formerait pendant le processus de vaporisation et qui rend l'e-cigarette 5 à 15 fois plus cancérigène que le tabac.

Les chercheurs de l'Université d’État de Portland (Oregon, nord-ouest) dans une lettre parue dans la dernière édition du New England Journal of Medicine; avaient annoncé qu'un consommateur de cigarettes électroniques qui inhale chaque jour l'équivalent de trois millilitres du liquide vaporisé chauffé au maximum, absorbe quelque 14 milligrammes de formaldéhyde. L’étude précise qu'en comparaison, une personne qui fume un paquet de cigarettes papier par jour absorbe environ trois milligrammes de ce cancérigène. et que sur le long terme, l'inhalation de 14 milligrammes (ou - trois mg près) de cette substance nocive chaque jour pourrait multiplier par 5 à 15 fois le risque de cancer concluent les chercheurs de l'Université d’État de Portland.

Pour le professeur français, les calculs pris en compte pour arriver à ce constat sont complètement erronés et ne tiennent pas la route lorsqu'on comprend le fonctionnement de la cigarette électronique. Selon lui, les scientifiques américains ont fait une confusion entre la tension délivrée par la batterie et sa puissance, deux données différentes. Le professeur Dautzenberg explique en outre que toutes les formes de combustion (chauffage, feu de bois, cuisson d'aliments, etc) produisent en fait cette substance cancérogène. «Dans ces cas-là, autant interdire la vente de poêles et de côtelettes», raille-t-il.

Pour Peter Hajek, directeur de la division sur le tabagisme à la faculté de médecine et de dentisterie de Londres, la cigarette électronique est bien moins nocive que la cigarette conventionnelle.