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Même si elle n’a pas encore abouti à une victoire complète, la ville ukrainienne de Marioupol est tombée aux mains des Russes. Éminemment stratégique pour Moscou, la ville dispose d'un port qui permettra à la Russie de déverrouiller l’accès à la mer d’Azov et d’organiser une sorte de continuité territoriale avec la Crimée. Cette chute devrait logiquement être pour la Russie à l'ordre du jour aux festivités de la "victoire de la Grande Guerre patriotique" du 9 mai prochain, jour de la célébration de la victoire sur l'Allemagne en 1945.

Marioupol aura tenu un peu trop longtemps face à ce que l’on croyait être une des plus puissantes armées du monde. La capacité de résistance de la ville aura souligné la faiblesse militaire de l'ex-armée rouge et l’aura consacrée symbole héroïque de cette intervention militaire russe en Ukraine. Plus elle résistait, malgré la violence des bombardements qui l’ont peu à peu réduite à l’état de ruines, plus elle suscitait l’émotion de l'opinion des pays occidentaux, les poussant à durcir les sanctions face au Kremlin.

Vladimir Poutine pensait sans doute éliminer la résistance ukrainienne d’un claquement de doigts face à l'impuissance des occidentaux effrayés par la menace nucléaire; c’est tout le contraire qui s’est produit. Ainsi, tôt ou tard un embargo sur le pétrole et le gaz russes sera déclenché; Les Américains ont déjà accédé aux demandes de Kyiv pour renforcé les capacités de sa flotte aérienne; idée inacceptable au début de la guerre; Les Finlandais et les Suédois examinent avec grand intérêt une possible entrée dans l’Otan.

Le premier ministre britannique Boris Johnson a qualifié de réaliste la possibilité que la guerre en Ukraine dure jusqu’à la fin de l’année 2023 en raison de la détermination de la Russie à poursuivre son offensive. Interrogé lors d’une conférence de presse à New Delhi sur une possible victoire russe, le dirigeant conservateur a répondu: "C’est une possibilité réaliste, oui, bien sûr".