Ainsi, après la parenthèse «électorale», les opposants à Saâdani reviennent à la charge pour le destituer. Ce dernier est accusé d'avoir été intronisé à la tête du parti par «un coup de force».

Belkhadem-photo.jpg
Dans ce contexte, l'ex-secrétaire général du FLN destitué en fin août 2011, Abdelaziz Belkhadem, se met lui aussi de la partie avec le groupe de Abderrahmane Belayat, et celui des redresseurs mené par Abdelkrim Abada en vu de hâter la destitution de Amar Saâdani.

Ces différentes parties, ont déjà installé une sorte de direction collégiale, censée réactualiser la demande d'autorisation pour la tenue d'une session extraordinaire du comité centrale afin d'élire un nouveau secrétaire général du parti, un poste considéré «vacant».

Il faut dire qu'après ses déclarations tonitruantes durant la précampagne électorale pour la présidentielle, Amar Saâdani se retrouve présentement au coeur d'une série de révélations des médias français sur des biens immobiliers de luxe acquis dans des quartiers chics de l'Hexagone.

Cette nouvelle instance doit servir à unifier les rangs pour remettre le parti sur les rails. «Nous avons mis en place un cadre regroupant l'ensemble des énergies du parti et englobant à la fois le groupe de l'ex-coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, celui de Abdelkrim Abada et les soutiens de l'actuel conseiller spécial du président de la République, Abdelaziz Belkhadem, pour faire revenir le FLN à la légitimité organique et statutaire, et en finir avec les divisions qui le fragilisent de plus en plus», a indiqué hier Kassa Aïssi, porte-parole de cette nouvelle instance au site Algérie Patriotique. Cette nouvelle instance, visant à évincer Saâdani, est composée d'une vingtaine de personnes.

Elles s'allient contre Amar Saâdani qui s'apprête à les évincer du parti en leur enlevant leur qualité de membres du comité central. En effet, Amar Saâdani a mis à exécution sa menace en réactivant la commission de discipline.

Celle-ci, qui sera saisie par Saâdani, se réunira prochainement, probablement après-demain, pour trancher sur les cas de membres du comité central dont Abderrahmane Belayat, Kassa Aïssi, Amar Tou, Ayachi Daâdouaâ, le sénateur Brahim Boulahya et d'autres membres du comité central. Selon Kassa Aïssi, le dialogue a repris avec l'ensemble des membres du comité central.

«La demande introduite auprès des services de la wilaya d'Alger pour la tenue d'une session du comité central sera réactivée une fois les préparatifs terminés», a-t-il ajouté. Les frondeurs s'attèllent à réaffirmer leur engagement à faire revenir le parti à la légalité statutaire.

«Nous sommes interpellés par la base militante pour agir dans le sens du retour à la légalité et à la légitimité statutaires. Nous avons été destinataires de nombreux messages de militants et de cadres locaux du parti menaçant de se soulever eux-mêmes et à leur manière contre la direction illégitime actuelle si les membres du comité central n'agissent pas rapidement. Leur colère est grande surtout après avoir appris par la presse la fortune cachée de Amar Saâdani à l'étranger», a-t-il soutenu. Les opposants à Saâdani, considèrent la menace de les faire passer devant la commission de discipline comme une nouvelle tentative d'intimidation destinée à faire peur aux membres du comité central les plus réticents afin de ne pas rejoindre le mouvement. Mais, «cela est loin d' entamer la détermination des membres du CC d'élire une instance dirigeante légitime», disent-ils.