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L'armée turque a abattu le chasseur russe, alors que les rebelles syriens ont abattu l'hélicoptère à l'aide d'un missile antichar.

L'armée de l'air turque annonce avoir abattu un chasseur-bombardier russe Soukhoï SU-24 mardi à proximité de la frontière syrienne, après lui avoir adressé une série d'avertissements pour violation de l'espace aérien, version que Moscou conteste en assurant pouvoir prouver que l'appareil survolait exclusivement la Syrie.

C'est la première fois que les forces armées d'un pays de l'OTAN abattent un avion russe ou soviétique depuis les années 1950. Le Kremlin a parlé d'un «incident très grave» tout en ajoutant qu'il était trop tôt pour en tirer des conclusions.

La chaîne de télévision turque Haberturk TV a montré le Soukhoï en flammes, en chute libre et qui s'écrase dans une zone boisée en dégageant une colonne de fumée. Sur une vidéo de l'agence de presse turque Anatolie, on peut voir deux pilotes sautant en parachute.

Le porte-parole d'un groupe rebelle syrien a annoncé mardi, vidéo à l'appui, la mort d'un pilote russe après l'écrasement dans le nord-ouest de la Syrie. Sur les images envoyées à Reuters par ces rebelles, on voit un homme à terre, immobile et gravement blessé.

Un peu plus tôt, la chaîne CNN Türk, citant des sources locales, avait rapporté que l'un des pilotes était aux mains de combattants rebelles turkmènes du nord de la Syrie. Des hélicoptères de l'armée russe sont à la recherche des pilotes, écrit pour sa part l'agence de presse turque Dogan.

«L'avion volait à une altitude de 6000 mètres. Le sort des pilotes n'est pas encore déterminé avec certitude. Selon les premières informations, ils ont été en mesure de s'éjecter», a déclaré le ministère russe de la Défense.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a été informé de l'incident par le chef d'état-major de l'armée. Et le premier ministre Ahmet Davutoglu a ordonné des consultations avec l'OTAN ainsi qu'avec les Nations unies et les pays concernés, indiquent leurs services.

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a justifié la décision de ses forces armées d'abattre mardi un avion militaire russe, qui avait selon Ankara violé son espace aérien, en affirmant qu'il était de son «devoir» de tout faire pour protéger ses frontières.

«Tout le monde doit savoir qu'il est de notre droit internationalement reconnu et de notre devoir national de prendre toutes les mesures nécessaires contre quiconque viole notre espace aérien ou nos frontières», a déclaré M. Davutoglu.

«Notre avion, nos pilotes, ne menaçaient nullement la Turquie», a déclaré M. Poutine lors d'une conférence de presse en présence du roi de Jordanie Abdallah II. Selon lui, le bombardier a été touché à un kilomètre de la frontière turque et s'est écrasé à quatre kilomètres.