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D'entrée déjà, la pièce maîtresse et l'oeuvre préférée de Tchaïkovski, Concerto pour piano et orchestre No1 en Si bémol mineur. Opus 23, a orné le silence religieux régnant dans la salle du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi, laissant la partition se lire sur les nombreux regards attentionnés.

Déroulée en trois mouvements, cette première partie du programme a surtout permis à Louiza Hamadi, bien inspirée et entièrement dans sa partition, de mettre en valeur ses qualités techniques et de maîtrise devant une pièce à l'exercice classé difficile dans les grandes écoles de musique du monde. «Je suis très heureuse d'être à Alger et de jouer devant ce public magnifique» a-t-elle déclaré au milieu d'une foule d'admirateurs, à l'issue de la représentation. La symphonie No 5 en Mi mineur. Opus 64, déroulée en quatre mouvements marquant la 2e partie de la soirée a offert une belle opportunité à l'ensemble des instrumentistes de mettre en valeur leur professionnalisme et leur savoir-faire.

Les différents pupitres de l'orchestre, se complétaient utilisant le contre-point (technique académique, d'un niveau supérieur, consistant en l'harmonisation de la mélodie principale par la superposition de plusieurs autres mélodies, jouées de manière synchronisée et en décalage de temps). Finissant en beauté avec Nebda qouli besm Allah wes'lat aâla R'soul Allah, unique pièce du terroir, les instrumentistes, parmi lesquels le maestro tunisien Hafedh Makni, invité par Abdelkader Bouazara, directeur de l'OSN, se sont donné à coeur joie, vivant cette conclusion comme un beau retour au bercail, devant une assistance, qui s'est délectée près de deux heures durant.

L'élan chaleureux dont a fait preuve le public nombreux, qui n'a cessé d'ovationner les artistes, à n'importe quel moment et entre les mouvements aura constitué le seul bémol de la soirée. «Le repère, c'est la posture du chef d'orchestre lorsqu'il n'est plus dos au public, mais face à lui pour le saluer! Il faudrait peut-être songer à l'annoncer, au moment de présenter le programme de la soirée, à l'avenir!», a fait remarquer une spectatrice. Né à Moscou en 1960, Guerassim Voronkov, chef d'orchestre et compositeur, a étudié le piano et le violon, terminant la 1ère partie de son parcours par une nomination au poste de directeur de l'Orchestre symphonique du conservatoire Tchaïkovski.

Sa carrière internationale le mènera d'abord en 1991 à Barcelone (Espagne), où il fonde en 1993 l'Orchestre de la Camerata Mediterranea. Après plusieurs expériences avec différents grands orchestres, il enseigne depuis 2012 la direction d'orchestre à l'université nationale de Colombie. Lauréate de plusieurs prix, Louiza Hamadi poursuit depuis 2012, sa formation de concertiste à l'Ecole supérieure de musique Reina Sofia, après plusieurs années d'études dans différentes grandes écoles et conservatoires. Crée en 1992, l'Osn regroupe actuellement près de 80 musiciens.

Dirigé depuis 2001 par Abdelkader Bouazara, il anime régulièrement des concerts sous la baguette de chefs d'orchestre algériens et étrangers.